Dans une tribune du 16 janvier, Télérama soulève une question cruciale pour le journalisme contemporain : l’accès de plus en plus restreint à la carte de presse. Près de 200 journalistes se sont unis pour appeler à une révision des critères d’attribution, jugés excessivement rigides face à l’évolution du paysage médiatique.
Le 17 janvier, Télérama a enfoncé le clou dans un nouvel article en donnant la parole à trois journalistes distingués par le prix Albert-Londres, Victor Castanet, Hélène Lam Trong et Alfred de Montesquiou. Malgré leur notoriété, ces professionnels ont fait face à des obstacles majeurs pour obtenir cette reconnaissance officielle.
Hélène Lam Trong : Une Procédure Kafkaïenne
Lauréate 2023 pour son documentaire « Daech, les enfants fantômes », Lam Trong dépeint le processus d’obtention de la carte de presse comme interminable et décourageant. Ayant perdu sa carte après avoir quitté un média public en 2016, et malgré la couverture d’événements majeurs comme les attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan, elle a rencontré de nombreux refus. Ces difficultés, accentuées par son retour de congé maternité, ont été vécues comme des épreuves personnelles profondément blessantes.
Alfred de Montesquiou : Une Carte Vitale pour le Reportage
Montesquiou, primé en 2012, souligne l’importance capitale de la carte de presse, en particulier dans des zones à haut risque comme l’Ukraine ou l’Iran. Malgré ses contributions notables, notamment avec son documentaire « Liban, au cœur du chaos » pour France 5, il a affronté de multiples refus, ce qui soulève des questions sur l’adéquation du système actuel avec les réalités du journalisme de terrain.
Victor Castanet : Le Parcours du Combattant pour un Journaliste Indépendant
Pour Castanet, lauréat 2022 et auteur de l’enquête « Les Fossoyeurs : révélations sur le système qui maltraite nos aînés » sur le groupe Orpea, la difficulté à obtenir la carte de presse souligne les défis auxquels font face les journalistes indépendants. Il dénonce des critères obsolètes de la CCIJP qui ne tiennent pas compte de la diversité et de la précarité croissante dans le métier.
Ces témoignages de journalistes récompensés mettent en exergue l’urgence d’adapter les critères d’obtention de la carte de presse pour refléter la complexité et la diversité du journalisme moderne. Ils appellent à une réforme nécessaire pour garantir la protection et la reconnaissance des journalistes dans un environnement médiatique en constante évolution.