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Roselyne Bachelot à la tête du comité d’histoire de la Santé : une nomination controversée à la lumière du scandale H1N1

La nomination le 18 mars dernier de Roselyne Bachelot, à la présidence du comité d’histoire des administrations chargées de la Santé soulève des questions légitimes après le scandale entourant sa gestion de la pandémie de grippe H1N1 en 2009 ministre de la Santé.

La création d’un comité d’histoire des administrations chargées de la santé a été officialisé le 11 mars dernier. Il est composé de trois collèges et de 36 membres et a pour mission principale de reconstituer l’évolution des politiques de Santé en France. Cela inclut notamment une analyse approfondie du rôle du ministère de la Santé dans la gestion des crises sanitaires et de développer un programme de recueil de témoignages.

Outre la recherche et la documentation historique, le comité s’engage également à promouvoir les études et les recherches en matière d’histoire de la santé publique. Il aspire à diffuser ses connaissances non seulement au sein du ministère, mais aussi auprès du grand public.

En tant que présidente, Roselyne Bachelot dirigera également la mise en œuvre de divers événements, tels que des recueils de témoignages, des journées d’études, des colloques et des manifestations.

On peut toutefois s’interroger sur la création d’un tel organe étatique, alors que la recherche historique progresse grâce à des études et des débats contradictoires entre historiens qui restent, malgré tout, sujets et objets et ne sont donc jamais réellement impartiaux. L’un des plus illustres exemples étant « Méditerranée » de Fernand Braudel, considérée comme l’œuvre majeure du XXe siècle, mais dans laquelle l’historien, en tant que communiste matérialiste, n’évoque pas les conquêtes de Mahomet qui ont transfiguré la rive sud du bassin méditerranéen.

On voit par exemple mal, ce comité revenir sur les défaillances de Roselyne Bachelot dans sa gestion de la crise de la grippe H1N1. Son action a été largement critiquée pour son manque de transparence, son recours excessif aux vaccins et son implication dans des contrats controversés avec les fabricants de vaccins.

Tout d’abord, Bachelot a été accusée d’avoir exagéré la gravité de la pandémie afin de justifier l’achat massif de vaccins. Cette stratégie a entraîné des dépenses publiques considérables et a suscité des doutes quant à la véritable nécessité des mesures prises.

De plus, des allégations de conflits d’intérêts ont émergé concernant les liens entre Roselyne Bachelot et les entreprises pharmaceutiques. Certains ont remis en question ses décisions politiques en raison de ces relations présumées, ce qui a alimenté les soupçons de favoritisme dans l’attribution des contrats de vaccination.

Enfin, la gestion globale de la crise par Roselyne Bachelot a été jugée inefficace et chaotique. Les retards dans la distribution des vaccins, les communications contradictoires et le manque de préparation adéquate ont sapé la confiance du public dans les autorités sanitaires.

L’OMS dirigée à l’époque par la contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Margaret Chan, avait été accusée d’avoir conclu un accord secret avec les grandes entreprises pharmaceutiques par le biais de ses experts. Elle a dû rendre des comptes devant le Conseil de l’Europe où sa gestion de la crise pandémique a été examinée de près. 

La Commission d’enquête du Sénat sur le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le Gouvernement de la grippe A H1N1 a publié le 29 juillet 2010 un rapport intitulé « Retours sur la première pandémie du XXIe siècle », dans lequel elle se montrait très critique à l’égard de l’OMS et des laboratoires pharmaceutiques et évoquait même un besoin impératif de repenser la gestion des conflits d’intérêts.

Autant de sujets à ne pas occulter pour éviter de commettre les erreurs du passé. Dans ce contexte, la nomination de Roselyne Bachelot à la tête d’un comité chargé de reconstituer l’histoire des politiques de santé, qui est déjà en lui même critiquable, suscite des inquiétudes quant à la possibilité d’obtenir une analyse objective et impartiale.

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