Les Cours universitaires de Davos visaient à établir une université internationale dans la ville suisse de Davos. Réalisés sous forme de cours de vacances entre 1928 et 1931, ces programmes furent conçus dans le but de promouvoir l’échange intellectuel entre les étudiants et les universitaires de divers pays.
Le projet a émergé d’une double dynamique, à la fois locale et internationale. D’une part, la ville de Davos souhaitait diversifier son économie, traditionnellement axée sur les cures médicales pour les tuberculeux, en capitalisant sur la présence d’étudiants parmi ses patients. D’autre part, la création de ces cours coïncidait avec un rapprochement international, en particulier entre la France et la République de Weimar, grâce au Pacte de Locarno en 1925. Les milieux intellectuels français étaient activement impliqués dans les travaux de la Commission internationale de coopération intellectuelle (CICI), tandis que leurs homologues allemands, exclus de l’organisme international en raison du traité de Versailles, cherchaient à renouer des liens par le biais de la Deutsch-französische Gesellschaft (DFG).
Un comité, composé d’universitaires locaux et internationaux, a été constitué sous la direction du Dr Paul Müller, instigateur de la Coupe Spengler, du sociologue Gottfried Salomon et du maire de Davos, Erhard Branger. Ensemble, ils ont invité les élites intellectuelles européennes à participer à des semaines d’échanges et de discussions. À partir de 1929, des comités nationaux allemands, français et suisses ont soutenu les efforts du comité principal.
La première session de 1928 a été inaugurée par le maire de Davos, Erhard Branger, et par Albert Einstein, qui professera des cours dans la station helvétique et y jouera du violon, Lucien Lévy-Bruhl et Hans Driesch. Les conférences rassemblaient des intellectuels de premier plan tels que Marcel Mauss, Jean Piaget et Paul Tillich.
La seconde rencontre de 1929 ouverte par le conseiller fédéral Giuseppe Motta, est devenue historique en raison de la fameuse Dispute de Davos entre Ernst Cassirer et Martin Heidegger, qui opposa deux des grands noms de la philosophie allemande de l’époque sur la question de la métaphysique de Kant, de savoir si l’homme est ce un animal symbolique ou un être d’imagination ? La confrontation aurait tourné en la faveur de Heidegger, partisan de la seconde thèse, selon le philosophe Emmanuel Lévinas qui a assisté à l’évènement. Cassirer en a été profondément affecté. Trois ans après Davos, Heidegger allait ensuite rejoindre le parti nazi trois ans plus tard, tandis que Cassirer, juif, était exclu de l’Université allemande, prenant le chemin de l’exil.
Si une troisième session, inaugurée par Heinrich Häberlin, a introduit les premières conférences en anglais, en 1930 et qu’une quatrième session à bien eu lieu en 1931, en 1932, les cours universitaires de Davos n’ont pas eu lieu en raison de la crise économique mondiale et l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler en 1933, entraînant l’exil de nombreux intellectuels allemands, a mis fin aux relations scientifiques franco-allemandes, rendant impossibles de tels échanges internationaux.
Depuis 1971, Davos, accueille tous les mois de janvier, la réunion du Forum économique mondial qui réunit patrons de multinationales, banquiers, milliardaires, responsables politiques et intellectuels influents du monde entier. Initialement baptisée, European Management Symposium, cette réunion a été créée par l’économiste allemand, Klaus Schwab, membre du comité de pilotage du groupe Bilderberg, avec le soutien de Raymond Barre, vice-président de la Commission européenne en charge de l’Economie et des finances, passé par le groupe Bilderberg et l’alliance trilatérale, un groupe informel destiné à développer les échanges commerciaux entre les Etats-unis, l’Europe et l’Asie, les trois principaux marchés mondiaux.