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Le fondateur du Forum économique mondial, Klais Schwab et Emmanuel Macron. Image : capture d'écran Forum économique mondial.

Le « rendez-vous avec les Français » était bien une répétition avant Davos

Après son « rendez-vous avec les Français », le président français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, a pris la parole à Davos, où il est venu « faire un rapport » de ses réformes, six ans après les avoir annoncées dans la station de ski helvétique en 2018.

« Il y a six ans, je vous disais qu’on allait faire beaucoup de réformes en France, essayer de faire beaucoup de choses en Europe, pour qu’elles soient plus unies, plus souveraines, plus efficaces. Et donc je suis venu faire un rapport, nous l’avons fait », a commencé le chef de l’État français en listant ses réformes fiscales, économiques, écologiques, technologiques, mais également la réforme du marché du travail.

Emmanuel Macron s’est félicité que la France soit depuis quatre ans le pays le plus attractif d’Europe et qu’elle soit l’un des leaders en matière d’IA et de quantique.

Il a souligné que « 2024 sera un millésime français, avec la célébration des 80 ans du débarquement, les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, et le sommet de la Francophonie au moment où nous rouvrirons Notre-Dame, cinq ans après ».

Comme en France, il a annoncé l’acte II de son plan d’attractivité, qu’il avait toutefois qualifié de plan de croissance à l’Élysée, « d’abord en consolidant nos grands programmes France 2030 et Business France ». « Nous allons ensuite ouvrir un deuxième temps sur la réforme de notre marché du travail en durcissant les règles de l’assurance chômage, en ayant aussi beaucoup plus de simplicité, sur les embauches et l’organisation et en favorisant tout ce qu’on peut transférer », a affirmé Emmanuel Macron en précisant « je l’ai annoncé hier ».

Le chef de l’État a également annoncé l’accélération de l’investissement en matière de réindustrialisation et de décarbonation.

Sur l’Europe, comme devant les journalistes français, il s’est félicité une nouvelle fois qu’elle ait su réagir de façon unie lors de la crise sanitaire.

Il est revenu sur la politique européenne ambitieuse qui a été menée avec « des grands programmes dans la santé, dans les semi-conducteurs, dans l’hydrogène en européen, avec là aussi un volontarisme, pour avoir une plus grande souveraineté européenne ».

Il s’est félicité de « l’agenda de Versailles, qu’on a bâti dès mars 2022, un mois après le début de la guerre en Ukraine », qui « nous a permis de développer beaucoup plus de résilience dans nos secteurs économiques, et on a réussi à avoir une plus grande souveraineté, et d’avoir là aussi des programmes d’investissement importants ».

Comme durant le « rendez-vous avec les Français », Emmanuel Macron a toutefois indiqué que l’Europe était en difficulté avec l’accélération des agendas internationaux, notamment en matière de numérique. « Nous allons tout faire pour que l’Europe ait un agenda efficace », a-t-il lancé précisant que celui-ci consisterait à faire en sorte que « la Russie ne gagne pas en Ukraine ». Il concernera également la recherche de « solutions au Moyen-Orient ». Sur Gaza, à Davos, comme à Paris, Emmanuel Macron a évoqué l’aide humanitaire et « une solution à deux États ». Le chef de l’État a également évoqué la lutte contre le terrorisme et le « Pacte de Paris pour les peuples et la planète », un programme de lutte contre la pauvreté qui nécessitera des investissements massifs.

Le président français a d’ailleurs appelé de ses vœux « une nouvelle phase d’investissement » en Europe, « comme nous l’avons fait pendant la crise Covid », évoquant de potentiels nouveaux Eurobonds. Emmanuel Macron souhaite également un travail sur l’épargne au niveau européen, « qui est mal allouée », et un agenda des « good jobs », car l’IA remplacera potentiellement les métiers non qualifiés et moyennement qualifiés.

Le fondateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab, s’est montré dytirambique à l’égard de son ancien Young Global Leader, qu’il a présenté comme un réformateur. Il lui a toutefois reproché de ne pas avoir parlé assez de souveraineté. Le chef de l’État a ensuite répondu à quelques questions. La CEO d’Accenture, Julie Sweet, qui est par ailleurs contributrice de l’agenda 2030 du FEM, a ensuite interrogé le président de la République à propos de la régulation en matière d’intelligence artificielle. Emmanuel Macron a répondu que l’IA devait être accompagnée et a préconisé une réglementation par design, c’est à dire lors du développement des modèles, tout en soulignant que la Santé était un domaine qui pouvait grandement bénéficier de l’Intelligence artificielle. À la fin de la conférence, Klaus Schwab, a demandé de quoi parlerait Emmanuel Macron s’il revenait dans six ans. Ce à quoi le chef de l’État français a répondu « de souveraineté », témoignant qu’il avait compris la leçon. Il a conclu en affirmant que « Davos était un lieu de conversation mondial », que « les grandes institutions internationales n’étaient pas en situation » de faire respecter le droit international, mais qu’il fallait rester « optimiste » et « synchroniser les agendas ».

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