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L'ancien secrétaire général des Nations unies, Kurt Walheim. Photo : @Bernard Gotfryd

Kurt Waldheim : L’histoire incroyable de l’ancien secrétaire général des Nations unies et ancien nazi

L’Autrichien Kurt Waldheim a laissé derrière lui un héritage complexe en tant que diplomate et homme d’État. Sa carrière qui a atteint son apogée en tant que Secrétaire général des Nations unies et président de l’Autriche a été ternie par les révélations intervenues en1986 sur son passé de nazi pendant la Seconde Guerre mondiale. Selon un ancien agent du Mossad, c’est le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Benjamin Netanyahou, qui aurait été à l’origine de « l’affaire Waldheim ». Ces révélations auraient été motivées par les critiques de Waldheim à l’encontre de l’action israélienne au Liban. En 2001, l’ouverture d’un fonds d’archives révélera que la CIA, ainsi que des responsables yougoslaves, soviétiques et peut-être israéliens, étaient au courant du passé de Kurt Waldheim.

Kurt Waldheim est né juste après la première guerre mondial, le 21 décembre 1918 a fait son service militaire entre 1936 et 1937 dans l’unité de cavalerie du 1er régiment des Dragons de l’armée autrichienne, avant de fréquenter l’Académie Consulaire de Vienne, une sorte de programme Young Leader avant l’heure, puisque c’est elle qui formait les diplomates autrichiens.

Le passé nazi de Kurt Waldheim

Le jeune homme rejoint les rangs de la Ligue des étudiants allemands national-socialistes, une section nazi et devient membre des Reiter-SA, le corps à cheval de la SA. En 1941, il est incorporé dans la Wehrmacht et envoyé sur le front de l’Est en tant que chef d’escouade, mais sera blessé et retournera a Vienne avant d’être envoyé dans les Balkans, en Bosnie occidentale puis à Salonique dans le nord de la Grèce. Il faisait partie du groupe Armée E, sous les ordres du général Alexander Löhr, surnommé le « boucher des Balkans ». 

Lors des révélations qui ont eu lieu à son sujet en 1986, il a nié toute implication dans les représailles contre les civils et les massacres dans les provinces yougoslaves voisines, malgré ses initiales sur des rapports concernant des atrocités, notamment la déportation des Juifs de Grèce. Il était également impliqué en tant qu’officier d’état-major dans l’opération Kozara, qui a causé des représailles violentes contre les civils. Il a été récompensé pour son rôle dans cette opération par l’État croate. De plus, il a été accusé par Eli Rosenbaum directeur de l’Office of Special Investigations (Bureau des Enquêtes Spéciales) du ministère américain de la Justice d’avoir approuver des tracts antisémites destinés à être largués derrière les lignes soviétiques.

La carrière politique et diplomatique de Kurt Waldheim

Waldheim s’est rendu aux forces britanniques en 1945 et a été rapidement blanchi. Après la guerre, il devient en 1945, secrétaire du ministre des Affaires étrangères autrichien, Karl Gruber et entame une carrière diplomatique, alors que les Youglosalves désiraient le faire inscrire sur le fichier des criminels de guerre supposés des Nations unies. Il devient premier secrétaire de l’Ambassade d’Autrice à Paris, puis chef du personnel au ministère des Affaires étrangères de l’Autriche jusqu’en 1955, année où il fût nommé observateur permanent autrichien à l’ONU. Il devient ensuite ambassadeur de l’Autriche au Canada. 

De 1964 à 1968, Kurt Waldheim est de retour à l’ONU en tant que représentant de l’Autriche, où il participe aux discussions sur l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique. Bien qu’il ne soit affilié à aucun parti politique, il devient ministre des Affaires étrangères de l’Autriche de 1968 à 1970 dans le gouvernement du Parti populaire autrichien. Après son départ du gouvernement, il retourne à l’ONU, d’abord en tant que membre de l’Agence internationale de l’énergie atomique, puis en tant que représentant de l’Autriche de 1970 à 1972. En 1971, il est le candidat du parti conservateur ÖVP aux élections présidentielles, mais il n’est pas élu.

En janvier 1972, Kurt Waldheim devient secrétaire général de l’ONU, et il prononce le message de paix envoyé dans l’espace au nom de l’humanité à bord des sondes Voyager. Pendant son mandat, il s’engage activement dans les efforts de l’ONU pour résoudre les crises internationales, y compris le conflit israélo-arabe. Il est réélu pour un second mandat par acclamation en 1976. Waldheim insiste également sur l’importance du développement économique des nations les plus défavorisées.

Alors qu’il briguait un troisième mandat, aux Nations unies, il finira par jeter l’éponge en 1992, après que la Chine eu mis son véto. Il deviendra alors enseignant à l’unniversité américaine Georgetown, qui compte désormais de nombreux contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, comme Rebecca Katz ou Jonathan D. Ostry.

« L’affaire Waldheim » éclate en 1986.

Waldheim tentera sa chance aux élections présidentielles autrichiennes en 1971, mais sans succès. Alors qu’il faisait campagne pour la présidentielle autrichienne de 1986, il a publié une autobiographie intitulée « Dans l’œil de la tempête », expliquant que son père a été arrêté par la Gestapo après l’Anschluss, et qu’en tant que membre de la Jungvolk autrichienne, il distribuait des tracts appelant à la résistance et avait été violemment battu. Il affirma avoir été enrôlé de force dans la Wehrmacht et envoyé sur le front russe au sein d’une unité composée de contestataires, où il lisait clandestinement des tracts anti-nazis sous les draps la nuit. Cependant, ses adversaires, soupçonneux face à ces récits, commencèrent à fouiller son passé et découvrir le pot aux roses. Le Congrès juif mondial affirma notamment qu’il avait trouvé le nom de Waldheim sur une liste de criminels de guerre nazis présumés établie par l’armée américaine. Waldheim a intenté un procès contre le président du Congrès juif mondial, Edgar M. Bronfman, après que ce dernier l’ait qualifié de « rouage de la machine de mort allemande ». Il a abandonné son action en justice uniquement lorsque Bronfman a déclaré que son organisation était prête à mettre fin à sa campagne contre lui. L’ancien chancelier autrichien Bruno Kreisky, lui-même issu de la communauté juive, a critiqué sévèrement les actions du Congrès juif mondial, les qualifiant d’« extraordinaire infamie ». Bruno Kresky fondera par le suite le Forum for International Dialogue, un think tank dont le président Rudolf Scholten s’est rendu à la réunion du groupe Bilderberg en 2019. Entre temps Waldheim avait été élu à la présidence de la République autrichienne. 

Cependant, l’affaire prendra une tournure encore plus complexe en 1994, lorsque l’ancien officier du Mossad, Victor Ostrovsky, dévoilera dans son livre The Other Side of Deception, que le service de renseignement israélien avait manipulé le dossier de l’ancien secrétaire général de l’ONU pour l’impliquer dans des crimes nazis. Selon Ostrovsky, ces documents prétendument falsifiés auraient été « découverts » ultérieurement dans les archives de l’ONU par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Benjamin Netanyahou, déclenchant ainsi « l’affaire Waldheim » en 1986. Ces révélations, d’après Ostrovsky, auraient été motivées par les critiques de Waldheim à l’encontre de l’action israélienne au Liban. L’année suivante, Waldheim était inscrit sur la liste des personnes interdites de séjour aux États-Unis. Par la suite, il sera boycotté par la communauté internationale, à l’exception de l’URSS et du Vatican. En 1994, le pape Jean-Paul II le nommait même chevalier de l’ordre de Pie IV, en reconnaissance de ses réalisations en tant que secrétaire général de l’ONU.

En 2001, l’ouverture d’un fonds d’archives majeur révélera que la CIA, ainsi que des responsables yougoslaves, soviétiques et peut-être israéliens, étaient au courant du passé de Kurt Waldheim au moment de la campagne menée en sa faveur pour le poste de secrétaire général de l’ONU. Dans son testament, rendu public le lendemain de son décès le 14 juin 2007, Waldheim affirmait « regretter profondément » la manière dont il avait « pris position sur les crimes nazis, à savoir beaucoup trop tard, et non de manière exhaustive et sans malentendus ». Après sa mort, il recevait des hommages du secrétaire général des Nations unies et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Ban Ki-Moon, pour avoir dirigé l’institution internationale pendant la guerre froide « avec prudence, persévérance et précision ». 

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