La Haute Cour de Londres examine, ces mardi 20 et mercredi 21 février, le refus d’autoriser Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, à faire appel contre la décision du gouvernement britannique de l’extrader vers les États-Unis. Ces derniers veulent le juger pour une importante fuite de documents classifiés dénonçant notamment des crimes de guerres états-uniens et britannique durant la guerre d’Irak. C’est la dernière chance pour Assange, d’éviter une peine pouvant aller jusqu’à 175 ans de prison. Les enjeux sont énormes, d’autant qu’en coulisse, le Forum économique mondial, semble être aux manettes.
Convaincu de l’existence d’une asymétrie d’information favorisant les États au détriment des citoyens, Assange a créé WikiLeaks en 2006, une organisation non gouvernementale dévoilant des documents confidentiels via des sources anonymes. Il a critiqué la capacité des États à surveiller massivement et à maintenir secrets des informations importantes, soulignant le rôle des médias dans l’origine des conflits. Assange a notamment affirmé que de nombreux conflits des cinquante dernières années étaient basés sur des mensonges médiatiques.
Depuis avril 2010, WikiLeaks a diffusé plus de 700 000 documents américains classifiés, révélant les agissements militaires et diplomatiques des États-Unis, y compris des crimes de guerre, obtenus grâce à la militaire américaine Chelsea Manning. Les révélations incluent une vidéo exposant le meurtre de civils en Irak par un hélicoptère américain en 2007. Wikileaks a ensuite diffusé des télégrammes diplomatiques.
Katharine Gun, une lanceuse d’alerte britannique travaillant comme traductrice pour le Government Communications Headquarters (GCHQ), service de renseignements électroniques du Royaume-Uni, avait déjà révélé un e-mail de la National Security Agency (NSA) américaine, sollicitant l’aide du renseignement britannique pour récolter des informations compromettantes sur des membres clés du Conseil de sécurité de l’ONU. L’objectif était de les pousser à soutenir l’invasion de l’Irak en 2003, une action menée par les États-Unis sous la présidence de George W. Bush et du Royaume-Uni dirigé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Tony Blair. Gun a transmis l’e-mail au journal The Observer dans le but d’informer le public et les législateurs, espérant ainsi empêcher ce qu’elle considérait comme une guerre illégale. Bien que George W. Bush ne soit pas listé comme contributeur du Forum économique mondial (FEM), Kenneth A. Hersh, CEO du George W. Bush Presidential Center, est identifié comme contributeur du FEM sur leur site.
Les fuites de WikiLeaks ont provoqué l’ire du Pentagone, entraînant une enquête pour espionnage contre l’organisation et Assange. Hillary Clinton, l’ex-Secrétaire d’État américaine et femme du contributeur du FEM, bill Clinton, a qualifié les actions de WikiLeaks d’« attaque contre la communauté internationale ».
Assange a ensuite été pris dans un tourbillon politico-judiciaire, débutant par des accusations de délits sexuels en Suède, qu’il a niées, considérant cela comme un prétexte pour son extradition vers les États-Unis. Après le rejet de son appel contre l’extradition en 2012, il a trouvé asile à l’ambassade d’Équateur à Londres jusqu’en 2019, date à laquelle le président équatorien et contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Lenin Moreno, a annoncé le déchoir de la nationalité équatorienne, ce qui mettait ainsi fin à son droit d’asile. Depuis lors, il est détenu au Royaume-Uni, du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Rishi Sunak, en attente d’une possible extradition vers les États-Unis, où il fait face à des accusations d’espionnage.
Aucun dirigeant européen ne lui a offert l’asile et les médias sont restés relativement silencieux sur son cas. Une demande de l’association Robin des bois pour qu’il puisse solliciter l’asile en France a été rejetée le 5 septembre 2023 par le tribunal de Créteil.
La situation actuelle est critique pour Assange. Sa femme, Stella, a exprimé l’espoir de porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme si la Haute Cour de Londres rejette son appel. Elle a également averti que son extradition serait probablement fatale pour lui. Son avocat a plaidé contre l’extradition, arguant que Assange est poursuivi pour des raisons politiques et que son travail relève du journalisme.
En janvier 2021, la justice britannique avait refusé l’extradition, citant un risque de suicide pour Assange. Les États-Unis ont tenté de rassurer sur ses conditions de détention potentielles. Ces garanties semblent avoir convaincu la justice britannique, mais pas ses soutiens.
Les Américains ont évoqué la possibilité qu’Assange puisse demander à purger sa peine en Australie, d’où il est originaire, où le premier ministre, Anthony Albanese, et le Parlement, ont adopté la semaine dernière une motion demandant aux Etats-Unis de mettre un terme à leurs poursuites.
Il convient toutefois de se méfier de cette proposition, le gouvernement australien comptant de nombreux contributeurs du FEM, comme la ministre de la justice Penny Wong ou le ministère des finances, Jim Chalmers.