Hastings Lionel Ismay, mieux connu sous le nom de Lord Ismay, a joué un rôle crucial dans la coordination des efforts de guerre britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale avant de devenir le premier Secrétaire général de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Il figure dans la base de donnée référençant les personnalités qui se sont rendus à l’une des réunions du groupe Bilderberg, établie par Aleksander Zielinsky, de l’université de Fribourg.
En avril 1940, au tout début de la guerre, Winston Churchill fut chargé de diriger le Comité de coordination militaire et choisit Ismay comme son principal officier d’état-major. Ce poste conféra à Ismay des responsabilités supplémentaires, notamment celle de siéger au Comité des chefs d’état-major. Le 10 mai 1940, Churchill accumula les casquettes de Premier ministre et de ministre de la Défense, consolidant ainsi son lien tant personnel qu’officiel avec Ismay, lien qui, selon ses dires, resta « intact et inébranlable » tout au long du conflit.
Ismay s’est avéré essentiel dans la gestion de l’effort de guerre, agissant comme un lien efficace entre les dirigeants militaires et civils. Il gérait presque tous les messages militaires de Churchill aux chefs des services armés. Lorsque les demandes de Churchill étaient jugées irréalisables par les chefs d’état-major, Ismay jouait le rôle de médiateur, aidant à aligner les vues du Premier ministre avec celles de ses officiers.
Durant la guerre, Ismay a fréquemment accompagné Churchill lors de conférences et de réunions de guerre avec les Alliés. Il a commencé à voyager pour des conférences en 1941, se rendant avec Lord Beaverbrook à la première Conférence de Moscou, un événement tenu secret, Ismay ayant feint une grippe pour justifier son absence de Londres. Beaverbrook et Averell Harriman, homme d’affaire et diplomate américain, ont rencontré à cette occasion, Joseph Staline, pour lui assurer le soutien des alliés contre l’Allemagne.
À la Conférence de Casablanca en janvier 1943, Ismay a joué un rôle déterminant dans la recherche d’un consensus entre les Américains et les Britanniques, souvent en désaccord sur diverses questions. Il a aussi été membre du comité rédigeant le rapport formel de la conférence. Cette implication directe dans les affaires stratégiques s’est poursuivie tout au long de la guerre, Ismay voyageant avec Churchill à plusieurs autres grandes conférences, notamment celles de Washington, de Québec et de Téhéran.
Après la victoire en Europe, Ismay continua d’accompagner Churchill, participant à la Conférence de Potsdam qui, comme celle de Yalta, se concentra davantage sur les questions politiques, reléguant les conseillers militaires à un second plan.
Sa carrière prit un tournant significatif lorsqu’il devint le premier Secrétaire général de l’OTAN en 1952, position dans laquelle il a été à l’origine de l’objectif de l’alliance de « garder les Russes à l’extérieur, les Américains à l’intérieur, et les Allemands sous contrôle », une maxime qui résume succinctement la stratégie de l’OTAN à cette époque.
Ismay a également aidé Churchill à rédiger ses mémoires, commentant chaque chapitre du manuscrit. Ses propres mémoires, publiées en 1960, offrent un aperçu détaillé de son rôle pendant l’une des périodes les plus tumultueuses de l’histoire moderne.