Kurt Georg Kiesinger, né le 6 avril 1904 à Ebingen dans le Royaume de Wurtemberg et décédé le 9 mars 1988 à Tübingen en Allemagne de l’Ouest, reste une figure controversée de l’histoire politique allemande. Membre actif du parti nazi dès 1933, il a joué un rôle significatif dans la propagande radiophonique du régime, avant de devenir un homme d’État influent d’après-guerre, parvenant à se hisser au poste de Chancelier de la République fédérale d’Allemagne.
Kiesinger a débuté sa carrière en rejoignant le parti nazi, où il a rapidement pris des responsabilités importantes. Au ministère des Affaires étrangères sous Joachim von Ribbentrop, il a supervisé la propagande radiophonique destinée à l’étranger, ce qui lui a valu le surnom de « Goebbels de l’étranger ». Pendant l’occupation de la France, il a également eu un rôle clé dans la restructuration du paysage radiophonique français, intégrant des collaborateurs locaux.
Après la chute du Troisième Reich, Kiesinger a été détenu dans un camp d’internement avant d’être libéré en 1948. Les documents du NSDAP publiés tardivement par le Spiegel ont révélé que, malgré son appartenance au parti nazi, Kiesinger n’avait pas adhéré aux idéologies antisémites les plus radicales, ce qui a facilité sa réintégration politique.
Kiesinger rejoint l’Union chrétienne-démocrate (CDU) en 1947 et devient rapidement une figure marquante du parti. Il occupe divers mandats, y compris celui de ministre-président du Bade-Wurtemberg, avant de devenir Chancelier fédéral en 1966. Sous sa direction, la République fédérale d’Allemagne est gouvernée par une grande coalition comprenant la CDU et le SPD. Cette période est marquée par des réformes importantes, notamment la réforme du mode d’élection du Bundestag.
Sa politique étrangère, alignée sur celle des États-Unis, notamment son soutien à la guerre du Vietnam et sa condamnation de la politique européenne de la France, a suscité des critiques. L’incident le plus marquant de sa carrière a été la gifle publique de Beate Klarsfeld en 1968, lorsqu’elle l’a accusé de nazi en pleine session du congrès de la CDU. Cette image reste gravée dans la mémoire collective allemande.
Kurt Georg Kiesinger figure dans la base de donnée référençant les personnalités qui se sont rendus à l’une des réunions du groupe Bilderberg, établie par Aleksander Zielinsky, de l’université de Fribourg.
Après l’élection de 1969, malgré un bon résultat de la CDU, Willy Brandt, une autre personnalité fréquentant les réunions de ce groupe d’influence succède à Kiesinger avec le soutien du FDP.
