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Le ministre de l'Economie et contributeur de l'agenda 2030 du Forum économique mondial, Bruno Le Maire à Davos en 2023. Photo : @Forum économic mondial/FlickR.

Augmentation des tarifs de l’électricité et conflit agricole : Le double langage de Bruno Le Maire critiqué par les producteurs de lait

Le ministre de l’Économie et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Bruno Le Maire, a annoncé, lors de son apparition sur TF1 le 21 janvier 2024, une augmentation significative des tarifs de l’électricité pour les consommateurs français à compter du 1er février. Le président de la Fédération nationale de producteurs de lait, Thierry Roquefeuil, dénonce le double langage du ministre de l’Economie et des finances qui demandait une baisse des prix alimentaires depuis des mois. 

Cette hausse se traduira par une augmentation de 8,6% pour les tarifs de base, concernant 10,6 millions de consommateurs, et de 9,8% pour les tarifs heures pleines-heures creuses, affectant 9,3 millions de consommateurs.

Cette augmentation marque la fin du « bouclier tarifaire » mis en place par le gouvernement en décembre 2021 pour contrer l’impact de la hausse des prix, exacerbée par la guerre en Ukraine. Cette mesure avait inclus une réduction significative de la TICFE (taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité), passant de 32 euros par mégawattheure (MWh) à 1 euro, une mesure initialement présentée comme temporaire.

Selon le ministre de l’Economie, le contexte économique actuel, marqué par une dette nationale dépassant les 3 000 milliards d’euros, a contraint le gouvernement à mettre fin à cette période de soutien financier exceptionnel. Le premier président de la Cour des comptes et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Pierre Moscovici, avait recommandé en août dernier, alors qu’il était invité à l’université d’été du Medef, que l’État économise 60 milliards d’euros dans les 5 prochaines années, soit 12 milliards par an. Même si cette décision prête a discussion, alors que depuis Davos, le contributeur du FEM, Emmanuel Macron a appelé à un nouvel investissement massif au niveau européen, du même ordre que le « quoi qu’il en coute » mis en place pendant la crise Covid, qui a creusé le déficit publique. Une autre solution aurait été d’accepter une taxe de 0,1% sur les transactions, mesure à laquelle, Bruno Le maire et Emmanuel Macron sont défavorables.

Ils préfèrent une hausse des tarifs, qui financera également des initiatives telles que les énergies renouvelables et le chèque énergie.

Pour les consommateurs, cette hausse représentera une augmentation moyenne de plus de 100 euros par an sur les factures d’électricité. Cette décision marque la quatrième hausse en deux ans, portant le total de l’augmentation à 44% depuis février 2022.

La prochaine hausse importante des prix de l’électricité est prévue en 2025, moment auquel la TICFE devrait revenir à son niveau d’avant-crise de 32 euros/MWh. Ce changement de tarif soulève des inquiétudes parmi les consommateurs quant à l’impact sur leur budget et leur pouvoir d’achat, dans un contexte économique déjà tendu.

Les critiques du président de la Fédération nationale de producteurs de lait

Dans une lettre ouverte publiée dans L’Humanité adressée à Bruno Le Maire, Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale de producteurs de lait, dénonce le double langage du ministre de l’Economie et des finances qui demandait une baisse des prix alimentaires depuis des mois, tout en augmentant les coûts de production agricole à travers la hausse des prix de l’électricité et du gazole non routier.

Roquefeuil rappelle les interventions de Le Maire depuis l’été 2023 pour une réduction des prix alimentaires. Cela a mené à des négociations difficiles entre distributeurs et producteurs, avec des baisses de prix imposées à ces derniers. Dans le secteur laitier, malgré l’augmentation des coûts de production, les grandes entreprises laitières, comme Lactalis, proposent des prix inférieurs aux coûts de revient, ce qui menace la rémunération des producteurs.

Dans sa lettre, Roquefeuil souligne l’incohérence des actions de Le Maire. En 2011, en tant que ministre de l’Agriculture, Le Maire avait soutenu la contractualisation pour donner de la visibilité aux producteurs. Cependant, maintenant, les politiques de Le Maire semblent aller à l’encontre de ces engagements antérieurs. Roquefeuil critique Le Maire pour avoir encouragé la baisse de la valeur alimentaire et souligne l’impact négatif de l’augmentation des coûts de l’électricité et du gazole non routier sur les exploitations laitières, déjà confrontées à des défis économiques.

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