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Pourquoi Warner a rejeté l’offre de rachat de Paramount au profit de Netflix

La guerre du streaming connaît un nouveau rebondissement majeur. Le 17 décembre 2025, le conseil d’administration de Warner Bros. Discovery (WBD) a rejeté à l’unanimité l’offre de rachat hostile formulée par Paramount, lui préférant l’accord déjà engagé avec Netflix. Une décision stratégique lourde de conséquences, alors que des dizaines de milliards de dollars sont en jeu et que l’avenir des studios historiques de Hollywood se joue en coulisses.

Début décembre, Netflix, la plateforme de streaming membre du Forum économique mondial annonçait un accord avec Warner qui compte parmi ses actionnaires des poids lourds du Forum économique mondial, comme Vanguard ( 11 %), State Street Corporation (6 %) et BlackRock (environ 5 à 6%) par Netflix, autre poids lourd du Forum, portant sur le rachat d’une partie ciblée du groupe, pour un montant estimé à 82,7 milliards de dollars. L’objectif du géant du streaming était clair : renforcer son catalogue mondial en mettant la main sur les studios Warner Bros. et la plateforme HBO Max, joyaux de la production audiovisuelle américaine.

Quelques jours plus tard, Paramount lançait une contre-offensive spectaculaire. Soutenu par Skydance, son principal actionnaire propriété de David Ellison, fils de Lary Ellison, le patron d’Oracle, membre du WEF et proche de Trump, le groupe proposait 108,4 milliards de dollars pour racheter l’ensemble de Warner Bros. Discovery, tentant ainsi de devancer Netflix dans la course au contrôle des actifs stratégiques de Hollywood.

Le manque de garanties financières, argument clé du refus

La principale raison avancée par Warner pour rejeter l’offre de Paramount concerne le manque de garanties financières jugées suffisantes. Le conseil d’administration a estimé que la solidité du montage proposé par le groupe Skydance-Paramount ne protégeait pas assez les intérêts des actionnaires.

Paramount conteste fermement cette version, dénonçant un refus de Warner d’entrer dans de véritables négociations. Selon le groupe, Warner aurait fait preuve d’une fermeture totale, alimentant un climat de défiance et d’accusations croisées de mauvaise foi.

Netflix, un partenaire plus lisible et moins risqué

À l’inverse, l’accord avec Netflix est perçu comme plus clair, plus sécurisé et plus rapide à mettre en œuvre. En cas de retrait de Warner, le groupe serait contraint de verser 2,8 milliards de dollars de pénalités de rupture, un élément dissuasif majeur.

Netflix ne cherche pas à absorber l’ensemble de Warner, mais à cibler des actifs précis à forte valeur stratégique. Cette approche sélective limite les risques réglementaires et financiers, tout en offrant à la plateforme un accès à des franchises mondialement rentables.

Un enjeu politique et idéologique en arrière-plan

Au-delà des considérations économiques, la bataille prend une dimension politique. Le projet de rachat porté par Paramount bénéficie du soutien d’un fonds souverain du Moyen-Orient et de Jared Kushner, gendre de Donald Trump.

Cette proximité alimente les interrogations, notamment autour de CNN, chaîne d’information appartenant à Warner et régulièrement attaquée par Donald Trump. CNN serait incluse dans le périmètre de l’offre Paramount, mais exclue de l’accord avec Netflix, un détail loin d’être anodin dans le contexte politique américain.

Netflix vise le cœur du pouvoir culturel

Pour Netflix, l’opération représente une occasion stratégique rare. Le rachat des studios Warner et de HBO Max permettrait au géant du streaming de renforcer considérablement son portefeuille de contenus avec des franchises emblématiques comme Harry PotterBatman, ou encore des séries à succès telles que Sex and the City et The White Lotus.

Dans un contexte de déclin de l’audience de la télévision traditionnelle et de baisse des entrées en salles, le contrôle de ces catalogues constitue un levier décisif pour dominer la prochaine phase de la guerre du streaming.

Une décision qui revient encore aux actionnaires

Malgré le rejet formel de l’offre Paramount par le conseil d’administration, la bataille est loin d’être terminée. La décision finale reviendra aux actionnaires de Warner Bros. Discovery, dont le vote n’est attendu que dans plusieurs mois.

Pour de nombreux analystes, ce dossier ressemble à une véritable succession à la HBO, où alliances, rivalités et coups tactiques se succèdent. Une chose est certaine : l’issue de cette confrontation redessinera durablement l’équilibre de l’industrie audiovisuelle mondiale.

Source : Courrier international

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