Alors que Nicolas Maduro s’apprête à entamer un troisième mandat à la présidence du Venezuela, l’opposant Edmundo Gonzalez Urrutia promet de faire dérailler la cérémonie d’investiture prévue ce vendredi. Depuis son exil à Madrid, le septuagénaire se présente comme le « président élu » et entend revenir dans son pays pour reprendre le pouvoir, malgré les menaces d’arrestation.
Depuis son exil forcé en septembre dernier, Gonzalez Urrutia a intensifié ses efforts diplomatiques pour rassembler un soutien international. Il a rencontré des dirigeants influents tels que le président argentin Javier Milei et le président américain Joe Biden, ainsi que le président paraguayen José Raúl Mulino, qui l’a publiquement reconnu comme le président légitime du Venezuela. Cette reconnaissance a entraîné une rupture des relations diplomatiques entre Caracas et Asuncion.
Gonzalez Urrutia prévoit de revenir au Venezuela avec le soutien d’anciens présidents latino-américains. Cependant, les détails de sa stratégie pour reprendre le pouvoir restent flous. Dans une interview récente, il a déclaré : « Le 10 janvier, nous prendrons le pouvoir et amorcerons une réconciliation nationale.»
Un contexte politique sous haute tension
Depuis les élections controversées du 28 juillet, Gonzalez Urrutia et ses partisans dénoncent une fraude électorale massive. Selon eux, l’opposant aurait remporté 67 % des suffrages, mais le Conseil national électoral n’a jamais publié les résultats officiels, invoquant un piratage informatique. En réponse, des manifestations massives ont éclaté, faisant 28 morts et plus de 200 blessés.
Les autorités vénézuéliennes ont intensifié leur répression, avec des arrestations ciblées de figures de l’opposition. Enrique Marquez, ancien candidat présidentiel, et d’autres dirigeants ont été emprisonnés. Parallèlement, des incidents tels que l’enlèvement du gendre de Gonzalez Urrutia et le survol par drones de la maison de la mère de Maria Corina Machado illustrent l’escalade des tensions.
Un dispositif sécuritaire étendu
Caracas est sous haute surveillance. Le président Maduro a déployé un plan militaro-policier national pour éviter tout débordement lors des manifestations prévues. Des équipes paramilitaires, surnommées « colectivos », patrouillent dans les rues, tandis que les forces armées quadrillent les points stratégiques de la capitale.
Le ministre de l’Intérieur, Diosdado Cabello, a tenté de minimiser ces mesures, les présentant comme « normales » pour garantir la sécurité. Cependant, l’opposition y voit une preuve de la nervosité du pouvoir face à un éventuel soulèvement populaire.
Un moment décisif pour le Venezuela
La cérémonie d’investiture de Nicolas Maduro, prévue vendredi à midi, pourrait marquer un tournant dans l’histoire politique du Venezuela. L’opposition espère mobiliser suffisamment de partisans pour affaiblir le pouvoir en place, mais les répressions passées laissent planer de lourdes incertitudes.
Malgré les risques, Gonzalez Urrutia semble déterminé à retourner dans son pays, proclamant que « les jours de la tyrannie sont comptés ». Le succès de sa tentative pourrait dépendre de l’ampleur des manifestations et de la capacité de l’opposition à surmonter les divisions internes.