Le nouveau pape américano-péruvien adopte un style plus traditionnel que son prédécesseur François, tout en restant discret sur sa vision et sa gouvernance.
Léon XIV s’installe dans un pontificat marqué par le retour à certaines traditions abandonnées par son prédécesseur. Dimanche 6 juillet, le pape a pris ses quartiers d’été à la résidence de Castel Gandolfo, au sud-est de Rome, renouant ainsi avec une coutume délaissée depuis 2014. Ce palais du XIIIe siècle, surplombant le lac d’Albano, était traditionnellement la villégiature des papes durant les mois d’été. François, lui, avait préféré transformer le site en musée, refusant de quitter Rome en dehors des voyages officiels.
Ce choix symbolique s’inscrit dans une série de gestes traduisant la volonté de Léon XIV d’apaiser la curie romaine, souvent heurtée par les décisions perçues comme unilatérales et les discours parfois sévères de François. Dès son apparition au balcon de la basilique Saint-Pierre, le nouveau pontife avait donné le ton, arborant la mosette rouge que son prédécesseur avait écartée au profit d’une silhouette tout en blanc.
Un style plus solennel et apaisé
Depuis son élection le 8 mai, Léon XIV multiplie les signes d’un retour au formalisme et à la pompe. Le 19 juin, il a ainsi visité le centre émetteur de Radio Vatican, un site stratégique pour la diffusion des programmes en Afrique et en Amérique latine, que François envisageait de fermer. Un mois plus tôt, le 22 mai, il avait rassuré la curie romaine en déclarant devant ses membres réunis : « Les papes passent, la curie demeure. »
Ces premières semaines de pontificat confirment l’image d’un pape à l’écoute et discret, soucieux d’observer avant d’agir. Il a rencontré chefs d’État, diplomates, évêques et responsables religieux, et s’est même entretenu avec Vladimir Poutine le 4 juin, l’appelant à « faire un geste en faveur de la paix ».
Un pape encore mystérieux
Pour autant, aucune grande annonce programmatique n’a encore été faite. Selon plusieurs observateurs à Rome, Léon XIV reste pour l’instant prudent, se démarquant du style spectaculaire de François, qui avait rapidement marqué les esprits par des gestes forts comme son déplacement à Lampedusa peu après son élection.
