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Matt Taibbi. Photo : @OccupyTVNY

USA : Matt Taibbi revient sur les décisions historiques du Washington Post et du Los Angeles Times

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Dans un contexte politique tendu aux États-Unis, l’écrivain et journaliste Matt Taibbi, connu pour son rôle central dans les révélations des Twitter Files, a récemment réagi aux décisions surprenantes de deux des plus grands journaux américains, le Washington Post et le Los Angeles Times, de ne pas prendre position lors des prochaines élections. Dans une analyse acérée, Taibbi interprète ces choix comme un tournant historique pour le paysage médiatique américain.

Le véritable choc est venu de la décision du Los Angeles Times et du Washington Post de ne soutenir ni Kamala Harris ni Donald Trump, rompant ainsi avec la tradition d’une prise de position claire à l’approche des élection, une première depuis 1960. Selon Taïbi, cette volte-face, marque un profond revirement, en particulier de la part du Washington Post, qui s’était érigé comme le fer de lance de l’opposition anti-Trump avec sa campagne « La démocratie meurt dans l’obscurité ».

La fin d’une ère de militantisme médiatique ?

Pour le journaliste, ce retrait du Post n’est pas anodin. Il rappelle que ce journal appartenant à Jeff Bezos a été un acteur clé de la politisation assumée du journalisme, devenant un pilier de l’opposition médiatique à l’ancien président Donald Trump. La décision de l’éditeur William Lewis de revenir aux « racines » du journal, qui s’accompagne de la démission de Robert Kagan, signale selon Taibbi, une volonté de rompre avec une ère de militantisme éditorial.

Kagan, qui avait suscité des controverses avec un éditorial l’an dernier où il comparait Trump à Jules César, a quitté le Washington Post, provoquant des spéculations sur des tensions internes au sein de la rédaction. Selon Taibbi, ces démissions et revirements éditoriaux pourraient illustrer une stratégie pour échapper aux conséquences d’une défaite victoire de Donald Trump. Bezos, qui est en affaire avec le gouvernement aurait d’ailleurs beaucoup à perdre, en cas de victoire de l’ancien président.

Une rupture perçue comme stratégique ?

Taibbi relève également que cette décision de ne pas prendre parti arrive peu après la publication de l’éditorial de Levitsky et Ziblatt dans le New York Times, qui appelle à une mobilisation sociétale pour protéger les lignes rouges de la démocratie. Il y voit une convergence surprenante et une tentative coordonnée de repositionner les médias dans un climat électoral marqué par l’incertitude, dans un contexte de « changement d’ambiance« , comme se plaisent à dire les Républicains.

Pour Taibbi, les quelque 16 000 commentaires sous l’éditorial de William Lewis reflètent une incompréhension et une colère palpable des lecteurs du Washington Post, habitués à une ligne éditoriale ouvertement engagée.

Une remise en question des médias institutionnels

Au-delà de la question électorale, Matt Taibbi, qui comme Elon Musk vient à l’origine plutôt du camp des Démocrates que des républicains avant d’avoir changer d’avis, au fil de ses enquêtes, soulève des inquiétudes plus larges sur la crédibilité des grands médias américains. Alors que les révélations des Twitter Files ont déjà mis en lumière l’influence et les collusions possibles entre les plateformes et les autorités, cette décision des médias historiques de ne pas prendre parti pourrait marquer une tentative de se repositionner face à une opinion publique de plus en plus sceptique.

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