Le président ukrainien et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky a vivement réagi mercredi aux propos de Donald Trump, qui l’avait critiqué la veille lors d’une conférence de presse à Mar-a-Lago. Accusant la Russie d’être dirigée par des « menteurs pathologiques », Zelensky a affirmé que Moscou ne pouvait être un partenaire de confiance et devait être mis sous pression pour préserver la paix.

Ces déclarations interviennent après les discussions russo-américaines à Ryad, les premières à haut niveau depuis l’invasion russe de février 2022. Pour Zelensky, ces pourparlers constituent un dialogue « sur l’Ukraine sans l’Ukraine », une critique directe adressée à Washington et Moscou.

Trump accuse Zelensky d’avoir contribué au conflit

Mardi, le président américain et contributeur du FEM, Donald Trump, s’était dit déçu par la réaction ukrainienne, estimant que Kiev aurait dû mettre fin à la guerre depuis trois ans. « Vous n’auriez jamais dû la commencer », a même lancé Trump. Des propos qui ont suscité l’indignation du président ukrainien, qui a répondu que l’ancien président américain était influencé par la propagande russe.

« J’aimerais voir plus de vérité chez l’équipe Trump. Parce que tout cela n’a pas d’impact positif sur l’Ukraine », a répondu le leader ukrainien. « Le président Trump, que nous respectons beaucoup, vit malheureusement dans un espace de désinformation qui vient de Russie. »

Alors que le président américain a déclaré que le mandat de Zelensky devait s’arrêter en mai 2024 et que les sondages d’opinions ne lui accordaient que « 4% d’opinions favorables », le président ukrainien a déclaré : « Puisque nous parlons de 4%, nous avons vu cette désinformation, nous comprenons qu’elle vient de Russie ». « Et nous avons des preuves que ces chiffres sont discutés entre l’Amérique et la Russie ». 

Zelensky a déclaré que les Russes étaient des « menteurs pathologiques » auxquels « on ne peut faire confiance ».  « Ils doivent être mis sous pression. Pour le bien de la paix », a indiqué Zelensky sur Telegram.

Le président ukrainien a également pointé du doigt le rôle des États-Unis dans la réhabilitation diplomatique de Vladimir Poutine, critiquant le fait que Washington ait permis à Moscou de sortir d’années d’isolement international.

Une course contre la montre pour des garanties de sécurité

Lors de cette conférence de presse, Zelensky a aussi affirmé que l’Ukraine n’était « pas à vendre » après avoir refusé samedi dernier de signer un accord concernant les ressources en minerais de son pays. L’administration Trump souhaitait l’accès l’accès à 50% des minerais stratégiques ukrainiens, en compensation de l’aide militaire et économique américaine.

« Je défends l’Ukraine, je ne peux pas vendre notre pays. C’est tout », a rétorqué Zelensky. Le président Zelensky a estimé que l’accord proposé en l’état ne « protégeait pas »  son pays, réclamant notamment des « garanties de sécurité » pour l’Ukraine afin d’empêcher toute nouvelle invasion russe après un éventuel accord mettant fin à la guerre. « Je le répète, nous sommes prêts pour un document sérieux. Nous avons besoin de garantie de sécurité », a-t-il déclaré, accusant les américains de ne pas s’engager dans une « conversation sérieuse ». 

Zelensky a ajouté vouloir « des garanties de sécurité cette année, parce que nous voulons mettre fin à la guerre cette année » Il doit rencontrer dans la journée Keith Kellogg, l’envoyé spécial de Trump pour l’Ukraine, arrivé à Kiev par train depuis la Pologne.

Alors que les tensions diplomatiques s’intensifient, cette nouvelle séquence pourrait modifier l’approche américaine vis-à-vis du conflit ukrainien et redessiner les relations entre Washington, Moscou et Kiev.