La Métropole de Lyon a renouvelé jusqu’en 2036 la délégation de service public du Transbordeur à la société Transmission, portée par Cyrille Bonin. Une décision stratégique, qui réaffirme l’ambition métropolitaine pour les musiques actuelles et l’inclusion culturelle sur un territoire en pleine évolution.
Le Transbordeur prolonge son histoire avec la société Transmission. La Métropole de Lyon a officialisé la reconduction de la délégation de service public (DSP) jusqu’en 2036, scellant une collaboration inscrite dans la durée entre l’institution et l’équipe pilotée par Cyrille Bonin. Au-delà du simple renouvellement, l’exécutif métropolitain revendique un véritable choix politique. Propriétaire de ce lieu qui était une ancienne usine de retraitement d’eau depuis sa création en 1989, la Métropole reprend désormais en direct la gestion de la salle, jusqu’ici confiée à la Ville de Lyon. Un changement d’architecture institutionnelle que Bruno Bernard, président de la Métropole, présente comme un engagement assumé : « nous voulions directement assumer notre rôle d’acteur culturel métropolitain ».
Ce repositionnement, également observé avec la chapelle de la Trinité, s’inscrit dans une stratégie culturelle plus large. Pour Cédric Van Styvendael, vice-président chargé de la culture, cette évolution affirme la volonté de maintenir un espace dédié aux musiques actuelles, protégé des seules logiques marchandes. Sans doute un tacle adressé à la société d’exploitation ThrillStage liée à la famille Aulas qui gère la LDLC Arena et la Fiducial Astéria, nouvelle salle de spectacle située à OL Land. Le maire de Villeurbanne insiste : « c’est extrêmement important d’avoir un lieu engagé sur des valeurs qui ne sont pas celles d’une culture livrée aux acteurs privés ».
Bien qu’un seul dossier ait été déposé, celui de Transmission, la Métropole ne semble pas s’en alarmer. Pour Bruno Bernard, l’essentiel résidait dans la solidité du projet présenté. Et sur ce point, les ambitions sont claires : la DSP prévoit un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros sur dix ans, pour un investissement de 800 000 euros d’investissements pour la rénovation, la modernisation technique, avec notamment la mise en place de vestiaires numériques et l’accessibilité. Une enveloppe pensée pour préserver l’identité du Transbordeur, salle qui accueil 200 concerts chaque année et attire 1,7 millions de spectateurs tout en lui permettant de répondre aux enjeux contemporains. « Nous voulons que cette salle reste l’une des 50 salles mythiques du pays », insiste Cédric Van Styvendael.
La mission culturelle du Transbordeur s’élargit également. Transmission promet de renforcer ses actions citoyennes, en incluant davantage les publics éloignés, en favorisant la mobilité douce ou encore en développant des projets destinés à la jeunesse. « On ne va pas révolutionner la roue, mais investir pour mieux remplir nos missions », résume Cyrille Bonin, soulignant que cette salle à taille humaine était appréciée des artistes. Il a notamment l’exemple des rappeurs Bigflo et Oui qui ont tenu à commencer leur nouvelle tournée au Transbordeur. Les grandes orientations seront dévoilées à l’été 2026, lors du lancement formel de la nouvelle DSP.
En reconduisant Transmission, la Métropole de Lyon confirme son ambition de consolider un réseau de salles cohérent et robuste. Le Transbordeur, figure incontournable des musiques actuelles, s’avance ainsi vers une nouvelle décennie avec l’objectif revendiqué de continuer à accueillir des artistes confirmés et émergents, continuant ainsi d’explorés de nouveaux horizons, comme avec témoigne la nuit du Gouyad qui aura lieu ce samedi 22 novembre et qui sera dédiée au Konpa Gouyad, un style caribéen alliant les sonorités Konpa, genre musical venu de Haïti à sensualité du Zouk.