Proche du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, Fabien Mandon était le chef d’état-major particulier du président de la République avant d’être nommé au mois de septembre 2025 chef d’Etat major des Armées. Cet ancien pilote de chasse passé par les théâtres d’opération les plus durs, mais aussi l’Olympique Lyonnais, a été catapulté dans le débat public après ses déclarations sur un possible conflit avec la Russie.
Le général d’armée aérienne Fabien Mandon, né le 19 octobre 1969 à Montmorency, n’était jusqu’ici connu que des cercles militaires. Pilote de Mirage formé à l’École de l’air dans les années 1990, il a construit une carrière marquée par l’engagement opérationnel, avant de devenir, en septembre 2025, le nouveau chef d’état-major des Armées (CEMA). Une nomination rare pour un aviateur, le poste étant traditionnellement occupé par un général de l’Armée de terre.
Issu d’une famille où son père était ingénieur et sa mère kinésithérapeute devenue commerçante, Fabien Mandon a d’abord fait ses armes dans le football, intégrant l’équipe de jeunes de l’Olympique lyonnais.
Un parcours militaire au sein de l’aviation
Rapidement, il bifurque vers la préparation militaire et rejoint l’École de l’air en 1990, avant d’obtenir son brevet de pilote de chasse en 1994. Il débute alors sur Mirage F1 CT à l’escadron Alsace, à Colmar, où il commande l’escadrille « Colmar » dès 1999, où il participe à la protection aérienne du territoire et est déployé à plusieurs reprises en Centrafrique et au Tchad.
Formé à l’École de guerre espagnole en 2004, il commande ensuite l’escadron « Champagne » sur Mirage 2000D, menant des opérations en Afghanistan et installant en 2007 le premier détachement français à Kandahar. Colonel en 2009, il joue en 2011 un rôle clé dans la campagne aérienne de l’OTAN en Libye. Il dirige ensuite la base nucléaire d’Avord, suit le CHEM et l’IHEDN, puis gère à la DGRIS les relations internationales du ministère de la Défense avec les pays d’Amérique du Nord, d’Europe et de la Russie, ainsi que de l’élaboration des positions de la France à l’OTAN, l’UE et l’ONU.
À partir de 2017, il devient adjoint air auprès du président, avant de superviser la cohérence capacitaire des armées. En 2020, promu général de division aérienne, il prend la tête du cabinet militaire de la ministre des Armées, puis accède au rang de général de corps aérien.
L’ancien chef de l’état-major particulier d’Emmanuel Macron
Le 1er mai 2023, il est nommé chef de l’état-major particulier du président de la République, au plus près du pouvoir, et élevé au rang de général d’armée aérienne.
Le chef d’état-major particulier du président de la République est l’officier général qui sert de conseiller militaire direct du chef de l’État. Il assure le lien permanent entre l’Élysée, les armées et le ministère des Armées, prépare les conseils de défense, apporte une expertise opérationnelle et stratégique au président, et supervise la posture de sécurité, notamment nucléaire.
Le chef d’état-major particulier du président définit notamment l’agenda, des conseils de défense et de sécurité nationale en étroite concertation avec le secrétaire général de l’Elysée. Ces formats qui permettent une prise de décision rapide et coordonnée entre les ministères clés, notamment les Affaires étrangères et les Armées se sont multipliés sous le présidence de Macron pour gérer des crises majeures comme la guerre en Ukraine, le conflit au Proche-Orient, la pandémie de Covid-19, la crise énergétique ou encore le cyclone à Mayotte. Leur particularité est que toutes les discussions qui s’y tiennent sont classées « secret-défense ».
Le passage à l’Élysée de Mandon n’a toutefois pas été exempt de tensions. En 2025, Le Monde évoque des relations très dégradées entre son équipe et la cellule diplomatique du président, dirigée par Emmanuel Bonne, qui a participé à la réunion du groupe Bilderberg de 2023, allant jusqu’à provoquer des menaces de démission au sommet de l’appareil d’État après une note confidentielle rédigée par Mandon. D’après Le Monde Macron aurait donné de plus en plus d’importance au militaire et il arrivait régulièrement que « le général Mandon passe dans le dos de celui qui dirige la cellule diplomatique ». « En janvier 2024, il aurait ainsi préparé les premières notes sur la possibilité d’envoyer des troupes en Ukraine, sans y associer le pôle dirigé par Emmanuel Bonne. » Un an plus tard, il se retrouve de nouveau en première ligne, chargé de préparer l’envoi de soldats français en Ukraine dans le cadre d’une coalition de pays volontaires, afin de superviser le respect d’un éventuel cessez-le-feu entre Kiev et Moscou.
Emmanuel Bonne aurait également mal réagi lorsque, lors de la conférence des ambassadeurs du 6 janvier, Emmanuel Macron avait adopté un ton plus dur envers l’Algérie, suivant selon plusieurs sources une recommandation des militaires.
Une nomination à la tête de l’Etat major en septembre 2025
Nommé chef d’état-major des Armées à compter du 1er septembre 2025, Fabien Mandon devient le premier responsable opérationnel de l’institution militaire française. À ce titre, il commande les forces, conseille le gouvernement et prépare la Nation à ses engagements. Un rôle essentiel, mais sans pouvoir politique : la décision demeure entre les mains du président de la République.
Ses récentes mises en garde ont toutefois créé la polémique. En novembre 2025, dans un contexte de tensions accrues avec Moscou, il affirme que la France doit « accepter de perdre ses enfants » en cas de conflit majeur. Une phrase jugée alarmante par une partie de l’opposition, alors même que la Revue nationale stratégique 2025 évoque la possibilité d’un engagement de haute intensité à horizon 2027-2030.
Longtemps discret, Fabien Mandon est désormais l’un des visages les plus exposés du débat stratégique français. Ses prises de parole publiques, rares et généralement mesurées, prennent aujourd’hui une dimension nationale, symbolisant la gravité d’une époque où les responsables militaires sortent de l’ombre pour rappeler les risques du monde à venir.
Sources :
CNEWS – Qui est le général Fabien Mandon ? – lien
Wikipédia – Biographie de Fabien Mandon – lien
Le Monde – « Autour d’Emmanuel Macron, une sourde lutte d’influence entre militaires et diplomates » – lien