À quelques jours d’une rencontre historique avec Donald Trump, les États-Unis ont levé les sanctions visant le président syrien Ahmed Al-Charaa, saluant ses efforts pour stabiliser la Syrie et rompre avec l’héritage du régime Al-Assad.
C’est un tournant diplomatique majeur pour la Syrie. Le président Ahmed Al-Charaa a été retiré de la liste noire américaine des personnalités terroristes, a annoncé vendredi 7 novembre le département d’État. Cette décision, prise à la veille de sa visite officielle à Washington, marque la reconnaissance par les États-Unis des « progrès accomplis » depuis la chute de Bachar Al-Assad, en décembre 2024.
L’ancien chef du groupe Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), jadis issu de la mouvance djihadiste, s’est imposé en moins d’un an comme l’architecte d’une transition politique inédite à Damas. À 41 ans, Ahmed Al-Charaa s’apprête à devenir, lundi 10 novembre, le premier président syrien reçu à la Maison Blanche.
« Cette mesure est prise en reconnaissance des progrès accomplis par les dirigeants syriens après le départ de Bachar Al-Assad et plus de cinquante ans de répression », a indiqué un porte-parole du département d’État américain.
Une réhabilitation politique express
Moins de douze mois après sa prise de pouvoir, le président syrien a multiplié les signaux d’ouverture : coopération antiterroriste, recherche des Américains disparus, démantèlement du trafic de drogue et engagement contre les armes chimiques. Washington estime que Damas « œuvre désormais à la sécurité régionale » et à un « processus politique inclusif ».
Cette évolution diplomatique s’inscrit dans la continuité de la décision du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée jeudi à l’unanimité moins une abstention (la Chine), qui a levé les sanctions onusiennes visant Ahmed Al-Charaa et son ministre de l’intérieur, Anas Khattab.
Une Syrie en quête de reconnaissance
Depuis sa victoire sur les restes du régime Al-Assad, Al-Charaa s’efforce de réintégrer la Syrie sur la scène internationale. Il a renoué le dialogue avec les monarchies du Golfe, entamé des négociations indirectes avec Israël, et réaffirmé son souhait de voir la Syrie « redevenir un acteur de stabilité au Moyen-Orient ».
Pour l’administration américaine, cette visite à Washington constitue à la fois une main tendue et un test diplomatique. Le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial Donald Trump, qui avait déjà levé les sanctions économiques contre Damas en mai, voit dans cette rencontre l’occasion d’« ouvrir une nouvelle ère de coopération » avec un pays longtemps considéré comme paria.
Sources :
- Le Monde avec AFP – « Le président syrien, Ahmed Al-Charaa, retiré de la liste noire américaine des terroristes à quelques jours de sa visite à la Maison Blanche »
, 8 novembre 2025.
- ONU – Conseil de sécurité – Résolution du 6 novembre 2025.
- Département d’État américain – Communiqué officiel, 7 novembre 2025.