À l’ouverture du SIDO Lyon 2025, grand salon consacré à l’IoT, à l’IA et aux nouvelles technologies, les visiteurs ont été accueillis ce matin par une manifestation. Devant les portes de la Cité internationale, un collectif d’associations écologistes et antimilitaristes distribuait des tracts et interpellait les congressistes sur les conséquences sociales, environnementales et géopolitiques de l’industrie électronique. Parmi les organisations présentes figuraient la Coordination régionale anti-armement et militarisme, la fédération anarchiste Lyon, Écran Total et Stop 5G Lyon, ainsi que plusieurs collectifs écologistes grenoblois actifs contre l’accaparement de l’eau par l’industrie.
L’année dernière déjà, un comité d’accueil s’était tenu à l’entrée du Sido, grande messe des nouvelles technologies comme l’IA ou les IoT. Ce matin, les manifestants distribuaient des tracts aux passants dénonçant la place accordée à certains industriels au cœur du salon, notamment STMicroelectronics, sponsor stratégique du Sido et Nikomatic, accusés d’avoir alimenté en composants électroniques les industries militaires russe et israélienne. Les militants rappellent également que ces technologies reposent sur l’extraction de minerais stratégiques en République démocratique du Congo, dans un contexte de guerre alimentée par le commerce du coltan et du cobalt. Derrière la vitrine high-tech du SIDO, ils voient l’ombre des conflits armés, de la surexploitation des ressources naturelles et d’une dépendance structurelle aux multinationales.
Le collectif élargit sa critique au rôle de la numérisation dans la société : destruction d’emplois par l’automatisation, concentration des richesses, consommation colossale d’eau et d’énergie des data centers, relance du nucléaire au nom de l’intelligence artificielle. Les militants estiment que les promesses de « technologie verte » relèvent du paradoxe : « ceux qui attisent l’incendie climatique se présentent comme pompiers ».
Nous avons échangé avec Paul, l’un des membres du collectif. Pour lui, le SIDO incarne une fuite en avant technologique qui met en péril la paix, le climat et l’emploi : « On n’est pas loin La numérisation détruit du travail et des sociabilités. Et produire toujours plus de solutions high-tech au nom du climat, c’est un cercle vicieux. » Selon lui, l’alternative passe par une réduction volontaire de notre consommation d’énergie, un ralentissement du rythme productiviste et une remise en cause de notre dépendance aux technologies.
