Pour la première fois, la justice française va juger un terroriste, Sabri Essid, pour génocide et crimes contre l’humanité. Ce djihadiste français est accusé d’avoir participé à des actes de barbarie contre la minorité yézidie en Irak et en Syrie. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a requis ce procès le 8 octobre 2024, bien que Sabri Essid soit présumé mort depuis 2018. Cette affaire marque une étape cruciale dans la reconnaissance des crimes commis par l’État islamique contre les Yézidis.
Entre 2014 et 2016, Sabri Essid est accusé d’avoir acheté en Syrie quatre femmes yézidies et leurs sept enfants, qu’il a réduits en esclavage, violés et torturés. Ce procès, bien que l’accusé soit jugé par défaut, est un moment clé pour la justice internationale et pour les victimes qui cherchent à obtenir réparation. Les témoignages poignants de ces femmes ont permis de construire un dossier solide contre Essid.
Selon Clémence Bectarte, l’avocate représentant ces femmes, « elles ont très courageusement accepté de témoigner devant la justice française ». Ce procès, bien que l’accusé ne soit pas présent, est une avancée significative dans la lutte contre les crimes sexuels et l’esclavage perpétrés par Daesh.
Le Contexte International
Ce procès intervient alors que la Cour pénale internationale (CPI) n’a pas encore pu lancer d’enquête en raison du fait que ni la Syrie ni l’Irak n’ont ratifié le statut de Rome. En l’absence de compétence de la CPI, plusieurs pays comme la France, la Suède ou le Canada ont pris l’initiative de juger les auteurs de ces crimes. L’Allemagne a déjà commencé à juger des djihadistes impliqués dans le génocide yézidi.
Bien que Sabri Essid soit présumé mort, son procès par défaut en France reste un symbole fort de la volonté de la justice française de poursuivre les responsables des atrocités commises par l’État islamique.