L’Assemblée nationale a validé ce vendredi 31 octobre 2025 la suspension de la réforme des retraites Borne, intégrée au budget de la Sécurité sociale 2026. Si le gouvernement parle d’un geste d’apaisement, une partie de la gauche dénonce une manœuvre temporaire, sans véritable abrogation du texte.
Après plusieurs heures de débats tendus, la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a voté la suspension de la réforme des retraites de 2023, initiée par Élisabeth Borne.
L’amendement gouvernemental a été adopté par 22 voix contre 12, un résultat qui illustre la fracture politique autour du dossier.
Le Rassemblement national et le Parti socialiste ont voté pour cette suspension, tandis que Les Insoumis, Les Républicains et Horizons s’y sont opposés. La majorité présidentielle Renaissance, embarrassée, a préféré s’abstenir.
Une “suspension en trompe-l’œil” selon l’opposition
Pour le gouvernement, cette suspension doit permettre de “préserver l’équilibre budgétaire tout en ouvrant un temps de concertation”.
Mais du côté de la gauche, les critiques fusent : Jean-Luc Mélenchon et les députés LFI parlent d’une “suspension en trompe-l’œil”, dénonçant un simple gel technique qui ne remet pas en cause le report de l’âge légal à 64 ans.
Les syndicats, de leur côté, réclament une abrogation pure et simple et craignent que cette suspension ne serve qu’à désamorcer la contestation sociale avant les échéances électorales.
Une réforme toujours controversée
Adoptée en 2023 après le recours au 49.3, la réforme Borne avait profondément marqué le quinquennat, provoquant des mois de manifestations massives et une crise de confiance envers l’exécutif.
Sa suspension, même temporaire, apparaît pour beaucoup comme un revirement stratégique du gouvernement, contraint de composer avec une Assemblée sans majorité absolue.
Cette décision pourrait être le premier signal d’un changement de cap social, ou simplement une pause tactique avant le retour du texte sous une autre forme. Le président du Sénat, Gérard Larcher avait déjà promis que le chambre haute allait rétablir la réforme des retraites en cas de suspension par l’Assemblée.
Source : La Provence, AFP
