Les 5 et 6 septembre 1972, lors des Jeux olympiques d’été à Munich, en Allemagne de l’Ouest, la prise d’otages tragique connue sous le nom de « massacre de Munich » a marqué l’histoire. Onze athlètes israéliens ont été assassinés par des membres de l’organisation palestinienne Septembre noir. Un policier allemand a également été tué, ainsi que cinq des huit terroristes, les trois autres ayant été capturés.
Cet événement s’est déroulé dans un contexte de tension après la guerre des Six Jours et la résolution 242 de l’ONU, exigeant qu’Israël restitue les terres conquises aux pays arabes en échange de la reconnaissance d’Israël.
L’organisation Septembre noir qui serait à l’origine de l’attentat, tire son nom des événements de septembre 1970 en Jordanie, où de violents affrontements ont eu lieu entre les forces jordaniennes et l’OLP, causant plus de 10 000 victimes palestiniennes.
Selon des révélations ultérieures, basées sur des écoutes téléphoniques interceptées par les Américains et les Anglais, des conversations entre Yasser Arafat et les dirigeants de Septembre noir indiqueraient que l’OLP sous la direction d’Arafat aurait effectivement orchestré cette opération, bien que le président de l’OLP ait toujours nié cette implication.
La prise d’otages
Le 5 septembre, à 4h30 du matin, huit membres de Septembre noir, déguisés en sportifs, se sont introduient dans le village olympique avec l’aide involontaire d’athlètes canadiens. Ils prirent en otage neuf membres de la délégation israélienne après en avoir tué deux autres. Les terroristes demandèrent la libération de 236 militants palestiniens détenus en Israël et de deux membres de la Fraction armée rouge en Allemagne.
Négociations et dénouement
Les négociations échouèrent et les terroristes demandèrent un avion pour se rendre au Caire avec leurs otages. Lors de l’assaut final à l’aéroport de Fürstenfeldbruck, la police allemande, mal équipée et mal coordonnée, n’est pas parvenue à sauver les otages, qui ont tous été tués. Cinq ou six policiers armés avaient été postés à l’intérieur de l’avion en tenue de membres d’équipage, mais à la dernière minute, ils ont voté l’abandon de leur mission sans consulter leur commandement central, laissant au dépourvu les cinq tireurs d’élites postés pour tenter de neutraliser les terroristes.
Conséquences
L’événement a été largement condamné à travers le monde. Israël a réagi par des bombardements sur des bases de l’OLP en Syrie et au Liban, causant environ 200 victimes. Les autorités allemandes emprisonnèrent les trois terroristes survivants, mais ils seront libérés quelques mois plus tard après le détournement d’un avion de la Lufthansa. Israël lancera alors l’opération « Colère de Dieu » pour éliminer les responsables du massacre. L’État hébreux à pris pour certains des commanditaires présumés ainsi que les représentants de l’OLP en Italie, en France, au Liban et à Chypre. Les services secrets arriveront à tuer deux des terroristes ayant participé au massacre, le troisième ayant réussi à se cacher dans un pays africain.
Répercussions et indemnisations
Le massacre a condui à la création de l’unité d’élite GSG 9 de la police allemande. En 2022, l’État allemand proposa 10 millions d’euros d’indemnisation pour les familles des victimes, une somme jugée insuffisante par rapport aux standards internationaux.
Révélations et critiques
En 2012, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel révélait l’implication de militants néo-nazis, Willi Pohl et Wolfgang Abramowski, dans les préparatifs de l’attentat. Le média affirmait que le chef des services secrets de l’OLP avait chargé l’un d’eux de perpétrer des attentats et des prises d’otages, notamment à la cathédrale de Cologne (ouest) afin de venger la mort des cinq Palestiniens du commando tués par les policiers allemands.
La même année, Israël a publié des dossiers accusant l’Allemagne d’indifférence et de mauvaise gestion du risque sécuritaire lors des Jeux olympiques.
Les commémorations
En 2012, lors des Jeux Olympiques de Londres, le président du CIO, Jacques Rogge, rejeta la demande de commémoration du 40e anniversaire de la prise d’otages de Munich lors de la cérémonie d’ouverture. Cette demande avait été formulée par Israël, qui était alors dirigée par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Benjamin Netanyahu, les Etats-unis de Barack Obama et le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle. La décision de Jacques Rogge a provoqué une vive polémique et en juillet 2012, il ferra observer une minute de silence en mémoire des victimes durant une cérémonie consacrée à la trêve olympique, organisée par l’ONU. Le 5 septembre 2012, l’Allemagne a commémoré les victimes israéliennes des Jeux de Munich lors du quarantième anniversaire de cette tragédie, avec la participation de 500 représentants politiques et sportifs, y compris des survivants et proches des victimes, sur les lieux du drame.
Deux jours avant les Jeux Olympiques de Rio en 2016, qui se sont tenus sous la présidence du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Michel Tremer, le CIO a honoré les victimes de Munich, ainsi que celles de l’attentat des Jeux d’Atlanta en 1996 et du lugeur géorgien Nodar Kumaritashvili, décédé en 2010 à Vancouver.
En 2017, un mémorial de 500 mètres carrés était inauguré au parc olympique de Munich en présence de dignitaires israéliens et allemands, ainsi que des familles des victimes. Aux Jeux Olympiques d’été de 2020, une minute de silence a été observée lors de la cérémonie d’ouverture en leur mémoire.
Selon Radio J, la cérémonie commémorative des prochains Jeux olympiques de Paris en hommage aux victimes de l’attentat de Munich se tiendra dans un lieu secret, en raison de craintes de sécurité accrues liées à l’antisémitisme et à l’anti-israélisme. Initialement prévue pour le 24 juillet à l’Hôtel de Ville de Paris, de la contributrice du FEM, Anne Hidalgo, la cérémonie aurait été déplacée pour des raisons de sécurité. La nouvelle date pour la cérémonie est fixée au 6 août, dans un lieu différent, tenu secret pour l’instant, par raisons de sécurités.