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Canada : Le Québec veut interdire les prières de rue, une mesure qui divise la société et la presse

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Le gouvernement Legault s’apprête à présenter un projet de loi interdisant les prières dans l’espace public, au nom de la laïcité. Une disposition qui pourrait être soustraite à la Charte canadienne des droits et libertés, et qui suscite de vifs débats entre défense de la neutralité religieuse et accusation de discrimination.

Au Québec, la laïcité revient au centre du débat politique. Jeudi 28 août, le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, a confirmé que le gouvernement présentera cet automne un projet de loi visant à interdire les prières dans les rues et espaces publics. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de la loi de 2019 sur la laïcité, adoptée par l’intermédiaire de la clause dérogatoire permettant de contourner certaines protections inscrites dans la Charte canadienne des droits et libertés.

Le premier ministre François Legault avait déjà affiché sa volonté en décembre 2024 : “De voir des gens qui prient dans les rues, dans les parcs publics, ce n’est pas quelque chose qu’on souhaite au Québec.” Cette déclaration faisait écho à la diffusion d’images de fidèles musulmans priant dans les rues de Montréal, devenues virales sur les réseaux sociaux et sources de polémique.

Selon La Presse, cette interdiction pourrait être incluse dans un texte plus large, comprenant par exemple des dispositions relatives à l’interdiction du port de signes religieux dans les garderies. Mais le projet inquiète de nombreux acteurs de la société civile. L’Association canadienne des libertés civiles estime qu’il “porte clairement atteinte à la liberté de religion et d’expression” et qu’il affectera disproportionnellement les minorités. L’Assemblée des évêques catholiques du Québec a également exprimé ses réserves, jugeant que “la laïcité ne doit pas devenir la chasse gardée des militants antireligieux”.

Pour plusieurs observateurs, la mesure cible implicitement la communauté musulmane. Le Conseil national des musulmans canadiens dénonce une stigmatisation : “Les prières de rue ne semblent poser problème que lorsqu’elles concernent des musulmans”, souligne son président Stephen Brown. Dans La Presse, le chroniqueur Yves Boisvert ironise sur une “vieille recette” de François Legault, qui chercherait à relancer le débat identitaire à l’approche des élections de 2026, alors que son gouvernement est en perte de vitesse dans les sondages.

À l’opposé, une partie de la presse conservatrice soutient le projet. Le Journal de Montréal y voit une réponse à une “provocation islamiste” et une lutte contre “l’occupation de l’espace public”. Même tonalité au National Post, qui salue une décision jugée courageuse, et considère que le Québec ouvre un précédent qui sera scruté autant par les tribunaux que par l’opinion publique.

Entre défense d’un modèle de laïcité inspiré de la tradition française et critiques dénonçant une atteinte aux libertés fondamentales, l’annonce de ce projet de loi promet d’alimenter un débat passionné au Canada, bien au-delà de la province francophone.

Sources :

Courrier international – Le gouvernement du Québec veut interdire les prières de rue, la presse est divisée – lien
Le Devoir – cité par Courrier international, août 2025
La Presse – cité par Courrier international, août 2025
Journal de Montréal – cité par Courrier international, août 2025
National Post – cité par Courrier international, août 2025

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