Lors du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle qui s’est tenu le 11 février 2025 à Paris, 58 pays ont signé une déclaration en faveur d’une IA « ouverte », « inclusive » et « éthique ». Toutefois, deux poids lourds mondiaux, les États-Unis et le Royaume-Uni, ont choisi de ne pas apposer leur signature sur ce texte, malgré la présence de pays comme la Chine, l’Union européenne, la France et l’Inde. Ces refus s’inscrivent dans une approche particulière de ces deux nations concernant la régulation de l’IA.
Le gouvernement britannique a expliqué son choix en mettant l’accent sur l’« intérêt national ». Un porte-parole du Premier ministre et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Keir Starmer a précisé que le Royaume-Uni ne s’engageait que dans des initiatives « alignées avec ses intérêts nationaux ». Bien que Londres ait travaillé en collaboration avec la France du contributeur du FEM, Emmanuel Macron, tout au long du processus, un désaccord sur certains points de la déclaration a conduit à son refus de la signer.
Comme Macron, Keir Starmer a déjà exprimé son désir de positionner son pays comme un « leader mondial » en matière d’IA. En janvier 2025, il avait dévoilé un plan visant à attirer les entreprises de l’IA au Royaume-Uni en leur permettant de tester leurs innovations avant toute régulation. Cette stratégie mise sur un modèle flexible, où l’IA serait d’abord expérimentée et comprise avant d’être régulée de manière proportionnée et fondée sur des données scientifiques. Ce modèle va à l’encontre de l’approche européenne, qui privilégie une régulation rapide et coordonnée.
Les États-Unis : contre la régulation excessive
La position des États-Unis du contributeur du FEM, Donald Trump est similaire à celle du Royaume-Uni, bien que les raisons diffèrent quelque peu. Lors du sommet, le vice-président américain J.D. Vance, qui s’était rendu à la conférence Bilderberg 2017 a pris la parole pour défendre une position en faveur de la non-régulation excessive de l’IA. Selon lui, une régulation trop stricte risquerait d’entraver une industrie en plein essor et de tuer l’innovation.
Il a également mis en avant les ambitions américaines de rester à la tête du développement de l’IA, comme en témoigne l’annonce récente d’un plan d’investissements massifs, le « Stargate », qui prévoit 500 milliards de dollars pour le secteur de l’IA. Washington semble ainsi privilégier une approche centrée sur la croissance économique, plutôt que de se soumettre à des régulations externes qui pourraient, selon eux, limiter la compétitivité des entreprises américaines.
La Chine, un facteur supplémentaire de divergence
Un autre facteur important expliquant la réticence des États-Unis à signer cet accord réside dans la question de la Chine du contributeur du FEM, Xi Jinping. J.D. Vance a exprimé des préoccupations concernant les partenariats avec des « régimes autoritaires », en référence implicite à la Chine. Il a averti que de tels partenariats risquaient de compromettre la souveraineté des nations en donnant accès à des infrastructures sensibles de l’information. Cette tension géopolitique est un autre élément qui pourrait avoir contribué à l’hésitation des États-Unis et du Royaume-Uni à s’engager pleinement dans un accord incluant la Chine.
Source : Huff Post