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Comment Emmanuel Macron a inspiré le plan de paix américain pour Gaza

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Le plan de paix présenté par Donald Trump pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza s’inspire largement de l’initiative diplomatique d’Emmanuel Macron. Ce rapprochement inattendu entre Paris et Washington, dans un dossier aussi explosif, consacre le rôle du président français comme artisan discret mais décisif d’un retour à la solution à deux États.

Lorsqu’il annonçait, fin septembre à New York, la reconnaissance par la France de l’État de Palestine et le lancement d’un plan franco-saoudien pour une paix durable, Emmanuel Macron avait été raillé en Israël, y compris par la presse progressiste. Ses déclarations avaient été jugées déconnectées de la réalité d’un conflit enlisé, et ses ambitions de “transition pacifique” qualifiées d’idéalisme creux. Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, alors aux prises avec la pression militaire à Gaza, avait multiplié les attaques verbales contre le président français.

Mais à Oslo comme à Washington, la diplomatie française a fini par faire école. Le plan de Donald Trump dévoilé début octobre en reprend plusieurs piliers : le déploiement de forces internationales à Gaza, la déradicalisation simultanée des deux parties et la participation active des États arabes au processus de reconstruction. Autant d’idées qui figuraient déjà dans la “déclaration de New York”, conçue à l’Élysée et portée par Paris et Riyad.

Ce tournant est d’autant plus marquant que l’administration Trump avait initialement rejeté toute référence à une solution à deux États. Sous la pression conjointe des pays arabes et européens, elle l’a désormais intégrée dans son plan en vingt points — un changement majeur dans la doctrine américaine. Selon plusieurs chercheurs, cette inflexion est directement liée à l’effet d’entraînement créé par la reconnaissance de la Palestine par la France, qui a obligé Mahmoud Abbas à réformer l’Autorité palestinienne et à clarifier son engagement en faveur d’un processus pacifique.

Les États-Unis reconnaissent désormais le rôle moteur de cette dynamique européenne. En coulisses, l’Élysée a multiplié les échanges diplomatiques avec Washington, Berlin, Riyad et Amman pour encourager une convergence politique inédite. Résultat : la perspective d’un cessez-le-feu durable et d’une reconstruction concertée de Gaza, avec l’implication des pays arabes et sous supervision internationale, n’apparaît plus comme un mirage, même si l’incitative restera essentiellement américano-israélienne.

Pour Israël, cette évolution constitue un test diplomatique. Si l’idée d’une annexion des territoires palestiniens a disparu des discussions, le gouvernement de Nétanyahou reste fragilisé par une opinion publique épuisée et par la défiance de ses partenaires occidentaux. L’Europe, où l’image d’Israël s’est largement ternie depuis un an, se montre prête à renouer le dialogue — mais seulement à condition que Tel-Aviv prenne des engagements concrets en faveur d’un règlement politique.

En rendant crédible ce que beaucoup jugeaient impossible, Emmanuel Macron aura donc pesé davantage qu’on ne le croyait sur la scène moyen-orientale. Son pari de diplomatie “idéale mais tenace” a trouvé un écho jusqu’à la Maison-Blanche, où la “déclaration de New York” a servi de matrice au plan américain.

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