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La gaité lyrique. Photo : @LeGO-F41

Paris : Évacuation controversée des jeunes exilés à la Gaîté-Lyrique, 46 interpellations

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L’évacuation des jeunes exilés occupant la Gaîté-Lyrique depuis plus de trois mois a donné lieu à des tensions mardi 18 mars 2025. Les forces de l’ordre ont procédé à 46 interpellations et dispersé les manifestants à l’aide de gaz lacrymogènes. La gestion de cette opération suscite une vive polémique.

Après une décision de justice ordonnant l’évacuation, policiers et gendarmes ont repoussé un cordon de militants venus soutenir les jeunes exilés. Peu après 6 heures, les forces de l’ordre sont entrées dans le théâtre parisien du 3e arrondissement, obligeant les migrants à quitter les lieux avec leurs affaires personnelles.

Selon le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, les interpellations ont concerné principalement des vérifications administratives, à l’exception d’une pour « outrage et rébellion »Neuf blessés ont été recensés, dont un migrant, un CRS et un journaliste légèrement touché au genou.

Une dispersion brutale des manifestants

Vers 9 heures, des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser les militants encore présents autour du théâtre. Des témoins décrivent une scène de chaos : « Il y a eu une panique, un mouvement de foule, des jeunes migrants et des militants sont tombés et se sont fait marcher dessus », a rapporté un activiste au Monde.

Une réponse gouvernementale critiquée

La députée LFI de Paris Danielle Simonnet a dénoncé une intervention « extrêmement violente », accusant les forces de l’ordre d’avoir frappé des migrants et des militants alors qu’ils étaient pacifiques. Le Collectif des jeunes du parc de Belleville, qui regroupe une partie des exilés, a fustigé une répression brutale et une « démonstration du racisme institutionnel ».

Une prise en charge insuffisante

Des agents de la préfecture d’Île-de-France ont proposé des solutions d’hébergement d’urgence, mais seuls six migrants ont accepté. Selon le collectif, les places offertes étaient temporaires et situées en province, une option jugée insatisfaisante. La Mairie de Paris de la contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Anne Hidalgo, propriétaire du théâtre, avait saisi la justice pour pousser l’État à assumer ses responsabilités en matière d’hébergement, mais sans demander l’intervention de la force publique.

Un théâtre à l’abandon depuis décembre

Depuis le 10 décembre, jusqu’à 450 jeunes exilés occupaient la Gaîté-Lyrique, dirigé par Vincent Carry, DG D’Arty Farty et membre historique du parti place publique, contraignant la salle à annuler ses événements dès le 17 décembre. La Ville de Paris avait alerté sur les risques sanitaires et sécuritaires, notamment en cas d’incendie, mais critiquait l’inaction de l’État.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a salué l’évacuation comme la fin d’une « situation inacceptable », accusant la municipalité d’avoir freiné l’expulsion. De son côté, la Gaîté-Lyrique a déposé plainte pour dégradations et menaces malveillantes survenues lors de l’occupation.

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