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Ouganda : Lancement d’un essai clinique pour un vaccin contre le virus Ebola-Soudan

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L’OMS a annoncé ce lundi 3 février via un communiqué le lancement d’un essai clinique inédit en Ouganda, visant à évaluer l’efficacité d’un vaccin contre la souche du virus Ebola-Soudan. Ce projet, qui bénéficie de l’implication du ministère de la Santé ougandais, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’autres partenaires, est le premier à évaluer l’efficacité clinique d’un tel vaccin. De plus, cet essai a été réalisé à une vitesse jamais vue auparavant, dans le cadre d’une situation d’urgence.

Ce vaccin contre le virus Ebola-Soudan fait l’objet de la première évaluation clinique en situation d’épidémie. Avant cet essai, des tests préliminaires de sécurité et d’immunogénicité avaient été menés par IAVI, le fournisseur du vaccin. Mais c’est la première fois qu’il est testé pour son efficacité clinique en temps réel, alors même qu’une épidémie d’Ebola frappe la région. L’essai a été mis en place en seulement quatre jours après la confirmation de l’épidémie, un exploit rendu possible grâce à une préparation de recherche avancée et à une collaboration étroite entre les autorités locales et internationales.

Lors d’un point presse de l’OMS, qui s’était déroulée le 20 septembre 2022, lors d’une flambée d’Ebola-Soudan en Ouganda, Anna Maria Henao-Restrepo, co-responsable R&D Blueprint pour les épidémies, a salué les progrès dans la lutte contre l’Ébola, notamment grâce aux anticorps monoclonaux utilisés pour traiter les patients en Ouganda. En réponse à une question sur les vaccins contre Ebola, elle a confirmé l’efficacité de deux vaccins déjà testés et en cours d’utilisation. Elle a précisé que l’OMS collaborait avec les laboratoires pour évaluer trois candidats vaccins, notamment en termes de sécurité et d’immunogénicité. Une réunion avec des experts avait d’ailleurs eu lieu la veille pour discuter de la disponibilité des doses pour des essais cliniques en cas de nouveaux cas en Ouganda. Henao-Restrepo a aussi souligné l’importance d’un protocole d’évaluation adapté et des discussions avec les autorités ougandaises pour obtenir les autorisations nécessaires. Elle espèrait pouvoir débuter rapidement le développement des vaccins grâce à cette expérience collective.

Un soutien international pour la recherche

L’essai entamé hier bénéficie du soutien de multiples partenaires, notamment de l’OMS et du CEPI (Coalition for Epidemic Preparedness Innovations), deux organisations membre du Forum économique mondial, mais aussi de l’IDRC du Canada, et HERA (Health Emergency Preparedness and Response Authority de l’Union Européenne). Le vaccin, fourni par IAVI, a été pré-positionné en Ouganda avec l’appui des Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies (Africa CDC).

Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS et contributeur du FEM, a souligné que cet essai représente une avancée majeure dans la préparation aux pandémies, et a remercié l’ensemble des acteurs pour leur travail collaboratif. Il a ajouté : « Cela est possible grâce à l’engagement des travailleurs de la santé en Ouganda, l’implication des communautés, et le soutien de nos partenaires. »

Une approche de vaccination en anneau pour limiter l’épidémie

Le vaccin est administré dans le cadre d’un essai de vaccination en anneau, une méthode qui consiste à vacciner les contacts récents d’un cas confirmé d’Ebola, ainsi que leurs contacts. L’objectif est de créer une zone tampon de personnes immunisées pour limiter la propagation du virus. Ce type de protocole a déjà été utilisé avec succès lors de précédents essais sur d’autres souches de virus Ebola.

L’essai, conçu pour évaluer l’effet de la vaccination d’une seule dose de vaccin sur la protection des contacts à haut risque, permettra de recueillir des données pour un futur approvisionnement en vaccins et pour la gestion de futures épidémies. L’OMS souligne que la méthode a fait ses preuves lors de l’essai Ebola ça suffit mené en Guinée en 2015.

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