L’armée israélienne a intensifié ses opérations militaires à Gaza en lançant, ces dernières vingt-quatre heures, une vaste offensive terrestre dans le nord et le sud de l’enclave palestinienne. Baptisée « Les chariots de Gédéon », cette nouvelle phase de l’intervention a déjà entraîné un nombre élevé de victimes, selon les premières informations relayées par les autorités locales et les correspondants sur le terrain.
L’annonce faite dimanche 18 mai par les Forces de défense israéliennes marque un tournant majeur dans le conflit en cours. Les troupes israéliennes ont été déployées simultanément dans les deux zones stratégiques de la bande de Gaza. Cette opération terrestre de grande ampleur vise, selon l’armée, à désorganiser les infrastructures du Hamas et à démanteler ce qu’elle qualifie de « menaces terroristes persistantes » dans la région. Des affrontements intenses sont en cours, notamment autour de Jabaliya, au nord, et à Rafah, au sud, où les forces israéliennes ont renforcé leur présence depuis plusieurs jours. Les combats au sol viennent compléter les frappes aériennes menées quotidiennement depuis plusieurs semaines.
Tensions accrues et situation humanitaire critique
Les autorités palestiniennes font état de nombreuses victimes civiles, alors que les zones visées comptent de nombreux camps de réfugiés densément peuplés. L’intensification des combats rend de plus en plus difficile l’acheminement de l’aide humanitaire et la protection des civils. À Rafah, où plus d’un million de déplacés se sont réfugiés depuis le début du conflit, les bombardements se sont intensifiés samedi soir, quelques heures avant l’incursion terrestre dans le secteur. L’ONU et plusieurs ONG ont exprimé leur inquiétude face à une détérioration rapide de la situation humanitaire. « Cette intensification des opérations complique davantage notre accès à ceux qui ont le plus besoin d’aide vitale », a déclaré un responsable humanitaire sous couvert d’anonymat.
Sur le plan militaire, les Forces de défense israéliennes affirment avoir découvert un important réseau de tunnels du Hamas ainsi que des caches d’armes dans les zones insurgées. « L’objectif est de parvenir à un démantèlement complet de la structure militaire du Hamas, y compris dans ses bastions historiques », a précisé un porte-parole de Tsahal. Mais cette stratégie suscite des critiques croissantes sur la scène internationale, notamment en raison de son impact sur les civils. Les États-Unis et l’Union européenne ont exhorté Israël à faire preuve de retenue et à limiter les pertes humaines parmi la population non-combattante.
Réactions diplomatiques et enjeux régionaux
Cette escalade intervient dans un contexte diplomatique déjà tendu. Alors que les discussions de cessez-le-feu menées par l’Égypte et le Qatar semblent au point mort, les chancelleries occidentales s’alarment du risque d’un embrasement régional. Le Liban-Sud a connu de nouveaux accrochages avec l’armée israélienne, attribués à des factions armées alliées du Hamas. En Cisjordanie, les tensions montent également depuis plusieurs jours, avec une recrudescence d’arrestations et d’affrontements dans plusieurs villes.
La situation pourrait avoir des répercussions durables sur l’équilibre régional. Pour Israël, la poursuite de l’opération « Les chariots de Gédéon » s’inscrit dans une volonté d’élimination définie comme absolue de la structure militaire du Hamas. Un objectif que l’état-major entend mener à terme, malgré les critiques croissantes à l’international. Du côté palestinien, la société civile paie un lourd tribut à cette nouvelle phase du conflit armé, tandis que les observateurs internationaux dénoncent l’absence de couloirs humanitaires sûrs et l’extrême vulnérabilité des populations déplacées.
