Le tribunal administratif de Nice a rejeté la demande d’Erpilio Trovati, un ancien déporté du Service du travail obligatoire (STO), qui réclamait à l’État français le paiement des heures qu’il avait effectuées en Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. À l’âge de 100 ans, Trovati, qui réside à Colomars, près de Nice, avait saisi la justice pour réclamer la somme de 30 000 euros en compensation pour les mois de travail forcé qu’il avait effectués dans une usine allemande entre mars 1944 et mai 1945.
L’ancien déporté, qui a passé près de 14 mois en Allemagne dans le cadre du STO, estimait que sa déportation relevait d’un crime contre l’humanité, imprescriptible. Cependant, le tribunal a estimé que ce caractère imprescriptible ne s’appliquait pas aux demandes administratives de réparation, qui sont soumises à une prescription de quatre ans. En effet, une loi de 1951 a accordé un statut aux victimes du STO, mais la demande de Trovati était déjà prescrite depuis la fin de l’année 1955.
Un combat pour la mémoire et la reconnaissance des oubliés du STO
Lors de l’audience, l’avocat de Trovati, Me Michel Pautot, avait insisté sur le caractère symbolique de cette action, qu’il qualifiait de « combat pour la mémoire ». Il dénonçait l’oubli dont ont été victimes les travailleurs forcés du STO, contrairement aux déportés des camps de concentration. Cette demande faisait suite à celle d’un autre ancien du STO, Albert Corrieri, qui a engagé une procédure similaire à Marseille. La justice devrait se prononcer sur cette demande le 25 février prochain.
Un vide juridique pour les victimes du STO
Si le gouvernement de Vichy a été reconnu responsable des déportations, il a fallu plus de 50 ans pour que les victimes du STO soient reconnues, laissant de nombreuses personnes sans réparation pour le travail forcé qu’elles ont subi. En l’absence de réparation financière, les anciens travailleurs du STO continuent de se battre pour la reconnaissance de leur souffrance.
Sources : Nice-Matin, Huff Post.