Sans avoir encore confirmé sa candidature, l’ancien président de l’Olympique lyonnais a affiché publiquement son rapprochement avec Laurent Wauquiez et les Républicains. Jean-Michel Aulas ambitionne de rassembler « du centre gauche à la droite » pour battre l’actuelle majorité écologiste de Grégory Doucet.

La campagne lyonnaise prend un tournant inattendu. Jeudi 4 septembre, dans une mise en scène soigneusement orchestrée au café Le République, Jean-Michel Aulas a officialisé son rapprochement avec la droite républicaine. À 76 ans, l’ancien patron de l’Olympique lyonnais et homme d’affaires, encore non déclaré officiellement candidat, a scellé une alliance politique avec Pierre Oliver, maire LR du 2ᵉ arrondissement de Lyon, en présence de Laurent Wauquiez.

La poignée de main musclée échangée devant les caméras a scellé un accord tacite : l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes mise sur l’expérience et la notoriété d’Aulas pour offrir une alternative crédible aux Verts, tandis que ce dernier entend élargir son socle électoral. « On est en train de créer les conditions de l’alternance », s’est félicité Pierre Oliver.

Jean-Michel Aulas, qui se présente comme un candidat « sans étiquette » issu de la société civile, a expliqué son choix : « Je me suis rendu compte que pour transformer les choses, il fallait être unis. Mon propos est de rassembler tous les gens de bonne volonté qui en ont marre de la situation actuelle. » Il s’attaque frontalement à la municipalité écologiste, dénonçant le manque de propreté, d’attractivité et de sécurité. « Je veux refaire de Lyon une cité exemplaire », a-t-il insisté.

Laurent Wauquiez a salué une « complémentarité » entre la jeunesse de Pierre Oliver, 33 ans, et l’expérience du futur candidat, rappelant que Jean-Michel Aulas incarne « la fierté lyonnaise ». Le discours entrepreneurial de l’ancien président de la Cegid transparaît dans ses propositions : « Il faut créer de la valeur, sinon il n’y a plus grand-chose à partager. » Classé parmi les 400 plus grandes fortunes françaises, il entend appliquer au champ politique les méthodes de gestion qu’il revendique du monde des affaires.

Cette entrée en lice n’est pas sans provoquer des critiques. Certains adversaires dénoncent déjà un « mélange des genres » entre intérêts économiques et ambitions politiques, d’autant que la holding familiale d’Aulas, Holnest, gère la LDLC Arena où Laurent Wauquiez annonçait récemment le retour du tournoi de tennis de Lyon.

Jean-Michel Aulas tente toutefois de nuancer son image : il se dit ouvert à une coalition allant « du centre gauche à la droite », et insiste sur la nécessité d’une approche pragmatique de l’écologie : « On ne va pas tout détruire. On va garder ce qui est bon. » Des discussions sont encore en cours avec Renaissance, représentée par l’ancien député Thomas Rudigoz, tandis qu’Emmanuel Imberton, ex-président de la CCI, l’aide à recruter de nouveaux soutiens.

L’homme d’affaires promet une annonce officielle imminente de sa candidature. Dans une ville dirigée par les écologistes depuis 2020, où la gauche a remporté quatre sièges aux législatives de 2024, la bataille municipale s’annonce féroce et inédite. Depuis quelques semaines, Aulas a déjà multiplié les tacles souvent à mauvaise escient, témoignant d’une impréparation étonnante pour un dirigeant qui avait montré ses compétences au sein de l’Olympique Lyonnais. L’homme d’affaire parviendra-t-il à faire sa mue vers l’homme politique ? Il peut en tout cas compter sur le soutien des LR pour y parvenir.

Sources :
Le Monde – À Lyon, Jean-Michel Aulas scelle un accord avec Laurent Wauquiez pour les municipales – lien