C’est officiel : la députée du Rhône Anaïs Belouassa-Cherifi représentera La France insoumise aux élections municipales de mars 2026 à Lyon. À 30 ans, la jeune parlementaire veut incarner une “gouvernance insoumise” face au maire écologiste sortant Grégory Doucet et au favori des sondages, Jean-Michel Aulas.
La rumeur courait depuis plusieurs semaines, elle est désormais confirmée. Anaïs Belouassa-Cherifi, députée La France insoumise (LFI) du Rhône, a officialisé ce jeudi 23 octobre sa candidature à la mairie de Lyon. L’annonce, relayée par Libération, marque le début d’une campagne municipale qui s’annonce tendue à gauche, et dominée par la personnalité de l’ancien président de l’Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas.
« Nous sommes un mouvement qui va avoir dix ans en février », a déclaré la parlementaire, « nous savons faire de belles campagnes et nous aspirons à avoir des élus locaux pour montrer ce qu’est une gouvernance insoumise, basée sur un programme de radicalités concrètes ». À travers cette formule, la députée entend inscrire sa candidature dans une logique de rupture politique, en opposition à la fois à l’écologie institutionnelle et à la droite entrepreneuriale incarnée par Aulas.
Face à elle, la bataille s’annonce plurielle. Le maire sortant, Grégory Doucet (Les Écologistes), tente de recomposer une alliance avec le PS, le PCF et Place publique. De leur côté, Jean-Michel Aulas (soutenu par LR, Renaissance, Horizons, UDI et MoDem) et Nathalie Perrin-Gilbert (ancienne adjointe à la culture) briguent aussi la mairie, tout comme Georges Képénékian et Alexandre Dupalais (RN).
Anaïs Belouassa-Cherifi, proche de Jean-Luc Mélenchon, revendique une candidature “sans compromission locale”. « On ne va pas, localement, aller dans une alliance avec des gens qui n’ont pas censuré un gouvernement qui retire cinq milliards d’euros aux collectivités », lance-t-elle, en référence aux élus écologistes.
Son slogan, « Faire mieux pour Lyon », résume sa stratégie : incarner une gauche populaire et combative face à un maire sortant en difficulté et un adversaire favori venu du monde économique. « On ne peut pas parler qu’aux gens qui vont bien à Lyon », estime-t-elle. « Il y a énormément de précarité et d’injustice. Notre rôle est de proposer une alternative. »
La candidate n’exclut toutefois pas des discussions avec les écologistes entre les deux tours, “sur des bases programmatiques uniquement”. En attendant, elle lancera officiellement sa campagne le 6 novembre, lors d’un grand meeting aux côtés de Clémence Guetté, vice-présidente de l’Assemblée nationale.
Selon un sondage publié le 14 octobre, la députée LFI obtiendrait 15 % des intentions de vote, contre 23 % pour Grégory Doucet et 47 % pour Jean-Michel Aulas. « Depuis que les sondages ont commencé, on apparaît comme la troisième force », se réjouit-elle, assurant ne pas croire à “une prime au sortant” dans la capitale des Gaules.
À quelques mois du scrutin, la campagne s’annonce âpre. À Lyon, la “guerre des gauches” est déclarée, sur fond de recomposition politique nationale et de montée des candidatures citoyennes. Reste à savoir si Anaïs Belouassa-Cherifi saura transformer la dynamique militante des Insoumis en force électorale locale.
Sources :
Actu Lyon – « Municipales 2026 à Lyon : Anaïs Belouassa-Cherifi, députée LFI, officialise sa candidature » – 23 octobre 2025 – lien
Libération – Déclaration de candidature d’Anaïs Belouassa-Cherifi – 23 octobre 2025 – lien
AFP – Dépêche sur la campagne municipale lyonnaise – 23 octobre 2025 – lien