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Ukhnaagiin Khurelsukh et Vladimir Poutine. Photo : @Sofya Sandurskaya

Mongolie : Poutine accueilli en grande pompe, malgré le mandat d’arrêt de la CPI

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Vladimir Poutine, le président russe visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a été accueilli en grande pompe en Mongolie ce mardi, alors que le président Ukrainien et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky, avait demandé son arrestation, car le pays est membre de la CPI. Le président russe a été accueilli, par une cérémonie fastueuse sur la place Gengis Khan d’Oulan-Bator.

Le président russe est arrivé lundi soir à Oulan-Bator, où il a été accueilli par une garde d’honneur. Il est venu participer aux célébrations du 85e anniversaire de la victoire soviétique lors de la bataille de Khakhin-Gol, qui s’est déroulé de mai à septembre 1939, au cours de laquelle, Russes et Mongols repoussèrent, ensemble, une offensive japonaise.

Le lendemain, il a rencontré son homologue mongol, Ukhnaa Khurelsukh, dans un décor grandiose. La cérémonie a inclus des hymnes nationaux et des airs militaires joués par une fanfare, tandis que des manifestants opposés à sa présence ont été tenus à distance par les forces de l’ordre.

Un acte de défiance envers la CPI ?

Ce voyage de Poutine survient alors que la CPI a émis un mandat d’arrêt à son encontre depuis mars 2023, en raison de suspicions de déportation illégale d’enfants ukrainiens vers la Russie. En tant que membre de la CPI, la Mongolie était théoriquement tenue d’arrêter Poutine. C’était en tout cas la demande qui a été formulée par Zelesnky, toutefois, les autorités mongoles n’ont pas commenté cette obligation, et aucune action n’a été prise à l’égard du mandat d’arrêt. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait indiqué que son pays n’avait pas « d’inquiétude » à propos du risque d’une arrestation, faisant valoir les « excellents rapports » que les deux nations entretiennent.

La réaction de Kiev a été immédiate et virulente. Georguiï Tykhiï, porte-parole du ministre ukrainien des Affaires étrangères et contributeur du FEM, Dmytro Kuleba, a qualifié la visite de Poutine en Mongolie de « coup dur » pour la légitimité de la CPI et a promis des mesures pour faire payer cette décision à Oulan-Bator. De même, le bureau mongol d’Amnesty International, l’ONG membre du FEM, a critiqué la décision de ne pas arrêter le président russe, affirmant qu’elle permet à Poutine de fuir la justice.

Les relations Russie-Mongolie

La Mongolie, qui a des liens historiques avec la Russie et des relations commerciales importantes avec la Chine, n’a pas condamné l’invasion russe en Ukraine et a préféré s’abstenir lors des votes internationaux sur le conflit. Le Kremlin a d’ailleurs mis en avant les projets économiques prometteurs entre les deux nations, notamment un gazoduc trans-Mongolie et des collaborations industrielles. Les ressources naturelles de la Mongolie, notamment en matière de « terres rares » sont particulièrement convoitées par la Russie, la Chine, mais aussi les Etats-unis et la France. Lors de la conférence des amabassadeurs, le contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Emmanuel Macron, avait souligné l’importance d’entretenir des relations avec des pays disposant de minerais rares, à commencer par la Mongolie. Le Pape François, lui aussi contributeur du FEM, s’était rendu au même moment en Mongolie, preuve que le pays s’imposait de plus en plus sur l’échiquier diplomatique.

La CPI, pour sa part, a rappelé que ses membres sont tenus de coopérer et d’interpeller les individus visés par un mandat d’arrêt. Cependant, les sanctions contre les pays qui ne respectent pas leurs obligations sont principalement des remontrances verbales, comme l’illustre le cas d’Omar el-Béchir, ancien président soudanais, qui avait également échappé à des arrestations dans des pays signataires.

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