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Maïa Sandu. Photo : @UE

Moldavie : des législatives sous la menace des ingérences russes ?

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La Moldavie, voisine de l’Ukraine en guerre, vote ce dimanche pour élire son Parlement dans un climat électrique. Selon les autorités de ce pays dirigé par la contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Maia Sandu , le pays ferait face à une « ingérence profonde » de la Russie, à une campagne de désinformation massive et à des soupçons de fraude. Le scrutin pourrait sceller l’avenir géopolitique du pays, partagé entre Union européenne et Fédération de Russie.

Les Moldaves se rendent aux urnes ce 28 septembre pour élire les 101 députés de leur Parlement, dans un scrutin scruté de près par Bruxelles comme par Moscou. Depuis l’indépendance proclamée en 1991, jamais une élection n’avait été perçue comme aussi déterminante pour l’avenir du pays, pris en étau entre l’Union européenne et la Russie.

À Chisinau, l’ambiance est lourde, entre espoirs et crispations. D’un côté, le Parti d’action et de solidarité (PAS), pro-européen et au pouvoir depuis 2021, défend la poursuite du chemin vers l’adhésion à l’UE. De l’autre, une opposition largement pro-russe menée par l’ancien président socialiste Igor Dodon, qui promet de renouer avec Moscou tout en maintenant un dialogue avec Bruxelles. Les derniers sondages plaçaient le PAS en tête, mais l’issue demeure incertaine tant le climat politique est polarisé.

Maïa Sandu, présidente pro-occidentale

La présidente Maia Sandu, symbole de l’orientation pro-européenne du pays, a mis en garde contre « l’ingérence massive de la Russie ».

Avant d’être élue présidente de Moldavie, Sandu a été coordinatrice du Programme des Nations unies pour le dévellopement (PNUD), affilié au Forum économique mondial. Elle a également été conseillère au bureau exécutif de la Banque mondial, membre du FEM, entre 2010 et 2012, à Washington, où elle était spécialisée dans les relations avec les anciens pays de l’URSS.

Maïa Sandu est également membre du Council of Women World Leaders, réunissant des femmes d’Etat mondiales, dont le siège se trouve dans la fondation des Nations unies à Washington, dirigé par la première ministre islandaise Katrin Jakobsdottir et l’américaine Laura Liswood, qui sont toutes deux des contributrices du FEM.

Selon Sandu, Moscou aurait injecté des centaines de millions d’euros pour influencer le vote qui doit se dérouler ce dimanche, notamment par des achats de voix et une vaste campagne de désinformation en ligne.

L’Union européenne de la contributrice du FEM, Ursula von der Leyen a confirmé ces accusations, dénonçant une « ingérence profonde ». Moscou, de son côté, rejette en bloc ces allégations.

Un scrutin sous haute surveillance

Depuis le début de l’été, la police moldave a mené plus de 600 perquisitions liées à des tentatives présumées de corruption électorale ou de déstabilisation. Des dizaines d’arrestations ont été effectuées, renforçant l’impression d’un scrutin placé sous haute surveillance.

Sur le terrain, les électeurs oscillent entre nostalgie soviétique et aspiration européenne. Deux visions diamétralement opposées d’un pays où l’avenir reste en suspens.

Au-delà des frontières, la diaspora moldave joue un rôle crucial. Plus d’un million de citoyens vivent à l’étranger, et leurs voix ont déjà pesé lourd lors de la réélection de Maia Sandu en 2024. Leur participation, tout comme celle des habitants de Transnistrie, région séparatiste pro-russe, sera décisive dans l’issue du scrutin.

En 2021, le PAS avait triomphé avec 52,8 % des suffrages, contre 27,2 % pour le Bloc des socialistes et communistes. Cette fois, les analystes se montrent prudents.

Dans ce pays de 2,4 millions d’habitants restés au pays et d’autant plus tourné vers l’extérieur, l’élection dépasse les enjeux nationaux. Maia Sandu prévient : « Si l’ingérence russe influence nos élections, la Moldavie pourrait tout perdre, et avec elle, d’autres pays comme l’Ukraine pourraient être fragilisés ». Le scrutin moldave s’impose ainsi comme une nouvelle ligne de fracture dans le bras de fer entre Moscou et Bruxelles.

Sources :
France 24 – Les Moldaves aux urnes pour un scrutin législatif sous haute tension – 28 septembre 2025 – Lien

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