Du 16 au 21 novembre, le président François et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron entame une tournée diplomatique en Amérique latine qui le mènera au Chili, en Argentine et au Brésil pour le sommet du G20. Au cœur des discussions : l’accord controversé entre l’Union européenne et le Mercosur. Entre tensions internes en France et pressions internationales, le président français devra naviguer sur un fil diplomatique fragile.
L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, conclu en 2019 après plus de 20 ans de négociations, continue de susciter de vives oppositions. En France, agriculteurs, parlementaires et organisations environnementales dénoncent une menace pour l’agriculture européenne et l’environnement.
Lors de son déplacement, Emmanuel Macron a prévu de réaffirmer l’opposition de la France à cet accord « dans sa forme actuelle ». Il insiste sur la nécessité de garantir des clauses de réciprocité et des normes sociales et environnementales équitables.
Cependant, d’autres membres de l’Union européenne, comme l’Allemagne et l’Espagne, poussent pour une adoption rapide du texte. Avec le soutien de ces pays, représentant près de 30 % de la population européenne, l’accord pourrait être ratifié d’ici la fin de l’année, malgré les réticences françaises affichées.
Une pression croissante en France
Avant son départ, Emmanuel Macron faisait face à une pression croissante. Plus de 600 parlementaires français ont écrit à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne et contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, pour exprimer leur opposition à l’accord. Les agriculteurs, menés par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, ont également annoncé des manifestations imminentes.
L’opposition repose sur des points critiques tels que la concurrence jugée déloyale des produits sud-américains, souvent moins chers en raison de normes sociales et environnementales moins strictes. Les pratiques agricoles, notamment l’usage intensif de pesticides et de protéines animales en Amérique du Sud, cristallisent les inquiétudes.
Un objectif : construire une minorité de blocage
Pour empêcher la ratification de l’accord, si elle en a véritablement l’intention, la France devra rallier une minorité de blocage au sein de l’Union européenne. Quatre États représentant au moins 35 % de la population de l’UE doivent s’opposer formellement.
Si la Pologne et l’Italie ont exprimé leur opposition, d’autres pays, comme l’Autriche, les Pays-Bas ou la Belgique, ont seulement émis des réserves sur des aspects spécifiques du traité. Reste à savoir si ces positions se traduiront par un blocage formel.
Un équilibre délicat en Amérique latine
En Amérique latine, Emmanuel Macron rencontrera notamment le président argentin et contributeur du FEM, Javier Milei, dont il espère obtenir un consensus sur les enjeux climatiques, ainsi que le Brésilien Lula da Silva, favorable à l’accord Mercosur et proche du Forum également.
Ce sommet du G20 à Rio sera également l’occasion pour Macron d’aborder des sujets globaux comme la lutte contre le changement climatique et le renforcement des relations économiques bilatérale.