You are currently viewing Médine en tournée : la liberté de création sous pression dans les festivals français
Médine. Photo : @ThoMind

Médine en tournée : la liberté de création sous pression dans les festivals français

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:CULTURE
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

Alors que le rappeur Médine poursuit sa tournée estivale, plusieurs festivals et salles de concert se retrouvent pris dans une polémique aux forts accents politiques. En Isère, le département a supprimé une subvention à un événement accueillant l’artiste le week-end dernier, relançant un débat brûlant sur la liberté artistique en France.

La huitième édition du festival Bien l’Bourgeon, organisé à Gresse-en-Vercors (Isère), a vu sa subvention départementale de 4 000 euros supprimée après l’annonce de la venue de Médine. Le président du conseil départemental, Jean-Pierre Barbier (LR), a proposé ce retrait, soutenu par la majorité des élus, invoquant les propos polémiques du rappeur, jugés antisémites et homophobes par certains responsables politiques.

Bien que le département n’ait pas officiellement justifié cette décision, un courriel révélé par Mediapart éclaire sur ses motivations : des élus de gauche ont souligné que les « valeurs véhiculées » par Médine n’étaient pas compatibles avec celles de leur groupe, invoquant le principe de laïcité et la lutte contre les discriminations.

Une inquiétude généralisée dans le secteur culturel

La décision de l’Isère fait craindre un effet domino : selon Aurélie Hannedouche, directrice du Syndicat des musiques actuelles (SMA), d’autres structures programmant Médine auraient été déconseillées ou incitées à l’autocensure. Une dynamique qui, selon elle, menace la diversité artistique et fragilise les relations entre les scènes culturelles et les collectivités locales, dont dépendent de nombreuses aides publiques.

De son côté, Fabien Givernaud, directeur artistique de l’association Mix’Arts, organisatrice du festival, affirme que plusieurs salles sont aujourd’hui inquiètes à l’idée de programmer le rappeur, de peur de subir des pressions politiques ou financières similaires.

Une législation à renforcer ?

En 2016, la loi sur la liberté de création visait à protéger les choix artistiques des programmateurs. Mais face à la multiplication des atteintes à ces principes, Rachida Dati, actuelle ministre de la Culture, annonçait en décembre 2024 un plan d’action pour renforcer ces protections. Le SMA demande désormais sa mise en application concrète, ainsi qu’un engagement clair du ministère de l’Intérieur pour garantir la liberté d’expression des artistes.

Source : Télérama.

Laisser un commentaire