Le député insoumis Sébastien Delogu a annoncé ce dimanche 16 novembre son entrée en lice pour les municipales de 2026 à Marseille, porté par une investiture officielle de La France insoumise. L’élu des quartiers Nord promet une rupture radicale avec les pratiques politiques locales qu’il dénonce depuis des années. Sa candidature autonome pourrait toutefois laisser la porte ouverte à une union des gauches au second tour.
À Marseille, la bataille municipale s’anime avec l’annonce officielle de la candidature de Sébastien Delogu. Le député des Bouches-du-Rhône, figure singulière de La France insoumise et habitué des prises de position tranchées, a été investi tête de liste par son parti pour conduire la campagne de la gauche radicale dans la deuxième ville de France. “Je souhaite ramener le peuple au pouvoir et ne pas laisser Marseille aux magouilleurs qui font du favoritisme et du clientélisme comme la ville a toujours connu”, a-t-il lancé lors de sa déclaration, dans un style sans filtres qui fait autant sa force que sa controverse.
Delogu accuse le “Printemps marseillais”, coalition de gauche menée par le maire sortant Benoît Payan, d’avoir failli à sa promesse de rupture avec les pratiques anciennes. Selon lui, l’actuelle majorité cogère la ville avec la métropole Aix-Marseille-Provence, dirigée par Martine Vassal, figure de la droite locale et déjà candidate à la mairie. Une critique qui s’inscrit dans une rivalité désormais ouverte entre une gauche institutionnelle et une gauche insoumise qui revendique son autonomie.
La France insoumise mènera donc seule sa campagne à Marseille, comme elle le fera également à Lyon et Paris, où Sophia Chikirou conduira la liste. Mais le député a laissé entendre que des rapprochements pourraient se faire après le premier tour : “Nous ne fermerons pas la porte au second tour à une union des gauches.” Delogu bénéficie d’ores et déjà du soutien de Sébastien Barles, adjoint au maire chargé de la transition énergétique, via son mouvement écologiste Vaï, ainsi que de la Révolution écologique pour le vivant (REV), proche du député Aymeric Caron.
La liste qu’il présentera promet d’être composée de “gens engagés pour Marseille”, et son programme — encore en préparation — se structurera autour du logement, de la santé et de l’urgence écologique, trois dossiers particulièrement sensibles dans une ville marquée par les inégalités, la crise du bâti et des infrastructures publiques en tension.
En face, le maire sortant Benoît Payan n’a pas officiellement déclaré sa candidature, mais il devrait rassembler autour de lui socialistes, communistes et une partie des écologistes. À droite et au centre, Martine Vassal part unie avec les Républicains, Horizons et Renaissance, déterminée à reprendre l’hôtel de ville. L’extrême droite, quant à elle, mise sur Franck Allisio, soutenu par le sénateur Stéphane Ravier après son passage chez Éric Zemmour.
Sébastien Delogu balaye toutefois les risques d’une percée de l’extrême droite : “Marseille est antiraciste, antifasciste, et Marseille se réveillera pour exprimer la voix du peuple. L’extrême droite n’arrivera pas au pouvoir.” Une certitude affichée, tandis que la campagne marseillaise s’annonce parmi les plus scrutées du pays, dans une ville où les équilibres politiques sont aussi fragiles que passionnés.
Sources :
BFM TV – “Sébastien Delogu officialise sa candidature pour les municipales à Marseille” – https://www.bfmtv.com/
AFP – Dépêche du 16 novembre 2025 – https://www.afp.com/