Des milliers de scientifiques et chercheurs ont afflué dans les rues d’Argentine ce 28 mai, exprimant leur opposition fervente face aux réductions budgétaires drastiques initiées par l’administration de Javier Milei. Ces manifestations témoignent d’une inquiétude grandissante parmi la communauté scientifique, concernant l’avenir de la recherche et de l’innovation dans le pays.
À Buenos Aires, mais aussi dans de nombreuses autres villes argentines, le mot d’ordre était clair : « Non au scienticide ! » Cette phrase, devenue un cri de ralliement, reflète la peur des chercheurs de voir disparaître l’ensemble du système scientifique national. La scène était saisissante, avec des banderoles colorées se mêlant aux blouses blanches des manifestants. À l’image du célèbre scientifique Juan Pablo Paz, nombreux sont ceux qui ont pris la parole pour exprimer leur colère et leur désarroi face à ce qu’ils considèrent comme une attaque directe contre la connaissance et la recherche.
La politique de Javier Milei sous le feu des critiques
Javier Milei, figure controversée de la politique argentine, a suscité la polémique avec sa décision de couper drastiquement les financements consacrés à la recherche scientifique. Selon El País América, qui cite les données de l’organisme EPC (Économie Politique et Science), spécialisé dans le suivi du secteur scientifique argentin, la part du budget consacrée aux sciences et à la technologie est passée de 0,3 % du PIB en 2023 à 0,21 % en 2024, et devrait encore chuter à 0,15 % en 2025.
Pour beaucoup, ces coupes budgétaires ne font que mettre en péril les avancées scientifiques de l’Argentine, freinant l’innovation et limitant les possibilités de formation pour les nouvelles générations de chercheurs. L’économie du pays, déjà mise à rude épreuve, pourrait souffrir davantage si l’innovation se trouve muselée par ces restrictions budgétaires.
L’inquiétude des chercheurs pour l’avenir
Les scientifiques insistent sur l’importance vitale de la recherche pour le progrès social et économique. Les manifestations du 28 mai s’inscrivent ainsi dans un contexte de lutte pour la préservation du savoir et des avancées technologiques. Pour les chercheurs, la réduction des budgets pourrait résulter en une « fuite des cerveaux », entraînant les jeunes talents à s’expatrier vers des pays plus enclins à soutenir leurs ambitions scientifiques.
Source : Courrier International.