La Ville de Lyon élargit son projet « Ville-Campagne » en s’engageant avec 11 nouvelles communes rurales du bassin de vie lyonnais. Après Thurins en 2024, ce contrat de réciprocité vise à bâtir une coopération durable fondée sur la culture, l’éducation, l’alimentation et la résilience territoriale.
La Ville de Lyon poursuit son effort pour retisser les liens entre espaces urbains et territoires ruraux. Un an et demi après la signature d’un premier contrat de réciprocité avec la commune de Thurins, la municipalité lyonnaise a validé ce jeudi 20 novembre l’adhésion de onze nouvelles communes partenaires. Cette extension marque une étape importante dans la stratégie « Ville-Campagne », pensée pour replacer les complémentarités entre villes et campagnes au cœur de l’action publique locale.
Ce dispositif, inspiré des contrats de réciprocité créés par l’État en 2015, répond à une ambition simple : faire travailler ensemble des territoires interdépendants, dont les fragilités et les besoins se rejoignent. Pour Lyon, l’objectif est d’inscrire cette coopération dans le quotidien des habitants, notamment en multipliant les initiatives éducatives, culturelles, agricoles et touristiques. Soutenu par la Banque des Territoires et l’Association des Maires Ruraux de France, le projet prend désormais une ampleur inter-départementale. Huit communes du Rhône, deux de Saône-et-Loire et une de l’Ain – de Beaujeu à Iguerande, de Courzieu à Fareins – s’associent officiellement à cette démarche.
Depuis juin, deux rencontres ont réuni le maire de Lyon et les élus des douze communes engagées. Elles ont permis de dresser un premier état des lieux des relations existantes et de définir les axes prioritaires du futur contrat. De ces échanges ont émergé une quinzaine d’actions à déployer autour de cinq grandes thématiques. La jeunesse apparaît comme le premier levier de rapprochement, avec des projets de jumelages de classes, des immersions professionnelles croisées et des initiatives pédagogiques communes. La culture constitue un autre terrain fertile, où les institutions lyonnaises pourront irriguer les territoires ruraux via des expositions itinérantes, des résidences d’artistes ou des collaborations entre salles et festivals.
L’agriculture et l’alimentation occupent naturellement une place centrale. L’enjeu consiste à renforcer les relations entre producteurs ruraux et restaurateurs lyonnais, tout en développant une approche plus locale des circuits alimentaires. Le slow tourisme, porté par les mobilités douces et la valorisation des patrimoines naturels et bâtis, doit permettre d’offrir une alternative durable aux flux touristiques classiques. Enfin, la coopération intercommunale ouvre la voie à un partage d’expérience sur les politiques publiques, permettant à chaque territoire d’enrichir ses pratiques à partir de celles des autres.
Le contrat, signé pour trois ans, repose sur une gouvernance commune mêlant élus, techniciens et partenaires. Un comité de pilotage se réunira régulièrement pour suivre l’avancée des actions et ajuster les projets. Lyon entend ainsi installer cette relation dans le temps long, non comme une démarche symbolique, mais comme une construction stratégique visant la résilience et l’avenir partagé d’un même bassin de vie.
En affirmant cette ambition, la ville souhaite contribuer à un récit renouvelé des relations entre centres urbains et espaces ruraux, loin des représentations d’opposition ou d’isolement. Une dynamique que la municipalité entend consolider dans les prochaines années, à mesure que les transformations climatiques, sociales et alimentaires renforcent la nécessité d’une coopération profonde entre les territoires.
