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Jean-Michel Aulas. Photo : @Sebleouf

Lyon : la descente aux enfers de l’OL s’invite dans la pré-campagne des municipales 2026

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Lyon vit actuellement un véritable scénario de telenovela, où la crise traversée par l’Olympique Lyonnais (OL) se mêle aux ambitions politiques de son ancien président Jean-Michel Aulas, désormais pressenti candidat aux municipales de 2026.

Jean-Michel Aulas n’a jamais caché son intérêt pour la vie politique lyonnaise. Dès 2019, il confiait à Tribune de Lyon « rêver que les politiques l’appellent pour réfléchir à la Métropole de demain ». Après avoir vendu fin 2022 l’OL à l’Américain John Textor, Aulas se tient prêt à franchir le pas.

Le sort s’acharne sur l’OL

Pendant ce temps, le club, privé de titre depuis 2012, connaît une descente aux enfers. Sportivement, l’OL a frôlé la relégation en Ligue 2 lors de la saison 2023/2024 avant d’être finalement sanctionné par la DNCG. Économiquement, la situation est tout aussi dramatique : ventes successives de l’Arena, de l’équipe féminine OL Lyonnes, d’OL Reign et du centre de formation, sans éviter un plongeon des comptes dans le rouge.

Finalement le couperet est tombé, la DNCG a annoncé son intention de retrograder le club en Ligue 2. Si le club a déposé un recours il est plus que jamais en danger. Le sort semblait même s’acharner sur l’OL puisque l’UEFA a menacé de l’exclure de la prochaine Ligue Europa, compétition pour laquelle le club s’est qualifiée. Vendredi, l’instance du football européen où Jean-Michel Aulas avait ses entrées après trente ans à la tête d’un club qui s’était imposé comme un participant régulier aux épreuves continentales a toutefois annoncé que le club pourrait finalement participer sous certaines conditions, notamment son maintien en ligue 1.

L’UEFA a ensuite annoncé ce lundi 30 juin qu’elle reportait son évaluation concernant un éventuel conflit d’intérêts entre l’OL et Crystal Palace, tous deux qualifiés pour la prochaine Ligue Europa. Les deux clubs sont en effet liés au groupe Eagle Football, propriété de John Textor. La plus haute intense du football européen fait planer une véritable épée de Damocles au dessus de la tête du club sept fois vainqueur de Ligue 1.

Des supporters partagés sur le rôle d’Aulas

Pour certains supporters et élus, les difficultés actuelles de l’OL sont en partie héritées de la gestion Aulas, notamment la vente au plus offrant. Mais d’autres rappellent que la cession à John Textor n’était pas un choix mais une conséquence du désengagement de Pathé et du fonds chinois IDG Capital Partners, actionnaires de près de 40 %.

Des sondages prometteurs pour Aulas

Malgré ces critiques, plusieurs sondages commandés par la société Holnest d’Aulas le placent en tête du premier tour face à Grégory Doucet (Les Écologistes), avec 36 % des intentions de vote s’il incarne seul le bloc central. Renaissance, LR et Horizons le courtisent déjà en vue d’une candidature officielle.

La gauche attaque, Aulas réplique

Si Grégory Doucet et Bruno Bernard (Les Écologistes) gardent pour l’instant une posture mesurée, la gauche lyonnaise commence à cibler directement Aulas. Sandrine Runel (PS) critique son projet politique, évoquant un « retour au tout bagnole » et une vision « dépassée » de la ville.

Plus virulent, Laurent Bosetti (L’Après) accuse Aulas d’avoir « fait entrer l’OL dans l’ère du grand capital » avant de conclure : « Vous avez eu notre club. Vous n’aurez pas notre ville. » Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en commun) l’a également interpellé sur Twitter, estimant que « trop d’investissements immobiliers ont endetté le club ».

Vers un débat public ?

Aulas a répliqué à Perrin-Gilbert en l’accusant de « tordre les faits pour exister politiquement ». Elle lui propose désormais un débat public sur l’avenir de l’OL et de la ville. Son entourage assure que l’ex-président vit sereinement ces attaques, rappelant que sous sa présidence, le club affichait « 400 M€ de chiffre d’affaires annuel, 225 M€ de fonds propres et 500 M€ d’actifs au 30 juin 2022 ».

La campagne municipale lyonnaise s’annonce donc sous haute tension, mêlant ambitions politiques, rivalités idéologiques et passion footballistique. Jean-Michel Aulas est prévenu : pour convaincre les Lyonnais, il devra répondre à cette question brûlante – peut-il encore sauver Lyon après avoir vu sombrer l’OL ?

Peut-être même que l’ancien président de l’OL a plus d’un tour dans son sac ? S’il proposait un plan pour sauver le club, il pourrait se positionner en sauveur, ce qui pourrait s’avérer décisive dans la course à la mairie.

Au micro de France TV, Aulas s’est dit « persuadé que Ares, qui est une grande puissance financière, va venir au secours des actionnaires pour trouver la solution, Lyon mérite d’être tout en haut ». Peut-être que l’ancien président de l’OL a un autre plan, si le fonds de pension américain ne trouve pas la clé ? L’avenir nous le dira.

Source : Tribune de Lyon, L’Equipe, France Télévision.

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