Retrouvée calcinée dans sa voiture à Saint-Marcel-Bel-Accueil, Zaïa, aide-soignante de 27 ans, a été tuée par son compagnon, qui a reconnu les faits. L’homme, déjà condamné pour violences en 2019, a tenté de maquiller le crime en suicide, avant d’être confondu par de lourdes incohérences. Il a été mis en examen et écroué.
Le drame s’est noué dans la nuit du mardi au mercredi 19 novembre, dans une clairière isolée de Saint-Marcel-Bel-Accueil, près de Lyon. À l’aube, les secours découvrent une voiture en flammes, une Toyota Yaris complètement calcinée. À l’intérieur, un corps réduit à l’état de cendres. Ce corps, les enquêteurs l’identifieront rapidement : celui de Zaïa Binet, 27 ans, aide-soignante, dont la disparition inquiétait déjà ses proches.
Dimanche 23 novembre, le procureur de Grenoble, Étienne Manteaux, a dévoilé les résultats d’une enquête exceptionnelle de rapidité : en moins de 48 heures, les gendarmes de l’Isère ont confondu le principal suspect, Nicolas Fugier, 39 ans, compagnon de la victime. Il a été mis en examen pour meurtre sur conjoint et immédiatement écroué à la prison de Saint-Quentin-Fallavier.
Selon le récit glaçant livré par le mis en cause, le couple s’était vu dans l’après-midi. Vers 18 h 35, il revient chez elle « pour lui faire une surprise », mais la jeune femme lui demande de partir. Une dispute éclate. Fugier affirme alors l’avoir « repoussée violemment », provoquant une chute mortelle, sa tête heurtant le sol. Le médecin légiste fixe l’heure du décès à 18 h 40.
Commence alors un scénario méthodique, presque chirurgical. Employé depuis dix ans au crématorium de Bron, Fugier sait ce qu’il fait. Il déshabille la jeune femme, lave son corps, nettoie l’appartement, dissimule les vêtements dans un sac-poubelle. Puis glisse le corps dans une housse et le transporte dans sa propre voiture. Pendant toute la nuit, il écrit des messages à la meilleure amie de Zaïa, se faisant passer pour elle afin de maintenir une illusion numérique de vie. À 3 h du matin, il envoie même un dernier message rassurant.
À 5 h 25, après deux allers-retours pour transférer le corps jusqu’à la Yaris de la victime, il asperge d’essence l’habitacle, place le corps sur le siège conducteur et met le feu, avant de rejoindre son travail comme si de rien n’était. Le sac contenant les vêtements ensanglantés est ensuite jeté dans un incinérateur du crématorium.
Les enquêteurs, eux, relèvent rapidement des incohérences horaires dans son récit. Un chien spécialisé détecte, en outre, son odeur corporelle sur les lieux du feu. Confronté aux preuves, Fugier reconnaît chaque étape du crime sans jamais changer de version.
« Le dépit amoureux pourrait être un moteur du passage à l’acte », estime le procureur Étienne Manteaux. Zaïa, qui se savait jeune et ne souhaitait pas s’engager durablement avec lui, avait exprimé sa volonté de mettre de la distance. « Encore une femme qui décède du fait d’une relation affective », déplore le magistrat, rappelant que l’homme avait déjà été condamné pour violences en 2019.
Sources :
Le Progrès, Le Dauphiné Libéré.