Lors de la conférence de l’OMS qui s’est tenue hier, le Directeur général de l’organisation et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé que l’agence onusienne et ses partenaires ont lancé, dimanche, une campagne de vaccination contre la polio à Gaza. « Au cours des trois premiers jours, nous avons vacciné plus de 187 000 enfants de moins de 10 ans dans le centre de Gaza », s’est-il félicité.
Grâce à la participation active de la communauté, les agents de santé ont pu vacciner plus d’enfants que prévu, a ajouté le Dr Tedros. Il a également précisé que « quatre sites fixes continueront de proposer la vaccination contre la polio pendant les trois prochains jours dans le centre de Gaza pour garantir qu’aucun enfant ne soit oublié ». De plus, l’OMS a fourni des fournitures et assuré la formation des agents de santé dans les zones non couvertes par la trêve humanitaire, afin de garantir que les enfants de ces zones soient également protégés.
Le Dr Tedros a annoncé que la campagne de vaccination commencerait aujourd’hui dans le sud de Gaza. Il a tenu à remercier les agents de santé, l’UNICEF, l’UNRWA, ainsi que de nombreux autres partenaires et pays de la région et au-delà qui ont soutenu cette initiative.
« Nous reconnaissons que la trêve humanitaire a été respectée pour permettre à la campagne de vaccination de se dérouler en toute sécurité et avec succès. Nous demandons non seulement que cela continue, mais également qu’un cessez-le-feu soit instauré », a-t-il conclu.
Un enthousiasme partagé par le représentant de l’OMS à Gaza
Richard Peeperkorn, le représentant de l’OMS à Gaza, a rappelé que « la polio a été une urgence de santé publique international pendant de nombreuses années ». Il a souligné que c’est pour cette raison que le monde s’efforce d’éradiquer la polio au niveau global. Malgré que la polio soit aujourd’hui confinée à seulement deux pays, l’Afghanistan et le Pakistan, elle reste une menace mondiale, avec des poussées dans plusieurs autres pays, principalement dues à une couverture vaccinale insuffisante, selon le cadre de l’OMS.
Malgré les difficultés logistiques et sécuritaires, les premiers jours de la campagne de vaccination à Gaza ont montré des résultats prometteurs, selon lui. Les équipes de santé, composées de plus de 2 200 travailleurs, ont réussi à vacciner un grand nombre d’enfants dans des conditions extrêmement difficiles. Les efforts se concentrent maintenant sur la « zone tampon », avec pour objectif de vacciner 340 000 enfants dans les jours à venir.
Cependant, Richard Peeperkorn a exprimé sa profonde inquiétude concernant l’état général de la santé publique à Gaza. « Actuellement, seulement 16 des 36 hôpitaux sont opérationnels, et moins d’un tiers des centres de soins de santé primaires fonctionnent partiellement », a-t-il déploré. Les maladies infectieuses, telles que la diarrhée, l’hépatite A et les infections respiratoires aiguës, se propagent rapidement en raison de l’eau contaminée et des mauvaises conditions sanitaires.
En dépit de ces défis, le Dr Peeperkorn espère que cette campagne de vaccination permettra d’en tirer des leçons. « Si cette campagne réussit, nous devons comprendre ce qui est possible dans de telles conditions », a-t-il déclaré. Il a insisté sur l’importance de mettre en place des mécanismes de « déconfliction » et de maintenir un taux de vaccination d’au moins 90 % parmi les 640 000 enfants ciblés, avec un rappel prévu quatre semaines plus tard.
Un des aspects positifs de cette initiative, selon lui, est l’acceptation élevée de la vaccination parmi la population de Gaza. Avant la crise, la couverture vaccinale de routine dépassait 90 %, un taux supérieur à celui de nombreux pays à revenu élevé, a-t-il souligné.