You are currently viewing L’OMS, l’UNICEF, Gavi et la Fondation Bill & Melinda Gates lancent la campagne « Humanly Possible » pour étendre les programmes de vaccination
Photo : @UNICEF/UNI529051/ALfilastini

L’OMS, l’UNICEF, Gavi et la Fondation Bill & Melinda Gates lancent la campagne « Humanly Possible » pour étendre les programmes de vaccination

Dans le cadre du 50e anniversaire du Programme élargi de vaccination (PEV) qui aura lieu au mois de mai et de la semaine mondiale de la vaccination, qui se déroule du 24 au 30 avril 2024, l’OMS, l’UNICEF et la Fondation Bill & Melinda Gates, trois entités liées au Forum économique mondial lancent la campagne, « Humainement Possible », visant à « rallier un soutien mondial pour les efforts de vaccination », décidés dans le cadre des Objectifs de développement durable 2030 des Nations unies.

Le Programme élargi de vaccination (PEV) a été initié par l’Organisation mondiale de la santé en 1974 pour permettre un accès universel aux vaccins pour tous les enfants à travers le monde. Ce programme, connu sous le nom de Expanded Program on Immunization (EPI) en anglais, a établi un calendrier standard de vaccination dix ans après sa création, incluant des vaccins contre le BCG, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite et la rougeole. Avec le temps, d’autres vaccins tels que ceux contre l’hépatite B, la fièvre jaune dans les zones endémiques, et Haemophilus influenzae de type b (Hib) ont été ajoutés.

Gavi, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination

En 1999, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) a été fondée pour améliorer la Santé infantile dans les pays les plus pauvres en étendant la couverture du PEV. Elle fonctionne comme un partenariat entre les secteurs public et privé dédié à améliorer l’accès à la vaccination pour les enfants dans les pays pauvres, ainsi qu’à élargir la gamme de vaccins disponibles. L’Alliance bénéficie de l’expertise technique de l’OMS, de la capacité d’achat de vaccins de l’UNICEF et des compétences financières de la Banque mondiale. Elle inclut également les contributions des entreprises pharmaceutiques en termes de recherche et développement, les perspectives des pays en développement, ainsi que le soutien de grands donateurs, tant étatiques que privés, comme la Fondation Bill et Melinda-Gates. Gavi est dirigé par les contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Seth Berkley et José Manuel Barroso, l’ancien président de la Commission européenne, qui préside son conseil d’administration. Par ailleurs, José Manuel Barroso, tout comme Bill et Melinda Gates, mais aussi Antonio Guterres, le directeur général des Nations unies sont des habitués des réunions du groupe Bilderberg, un rassemblement annuel et informel réunissant des personnalités issues des mondes politiques, économique et de l’humanitaire.

L’agenda de vaccination 2030

En 2020, les Nations unies ont également lancé l’agenda de vaccination 2030 (IA 2030), un plan de planification visant à fédérer les parties prenantes autour de la vaccination pour atteindre les objectifs de développement durable 2030 des Nations unies.

La semaine de la vaccination

En 2012, pour la première fois, plus de 180 états-membres de l’OMS se sont réunis pour célébrer la Semaine mondiale de la vaccination, toutefois, l’Organisation Pan Américaine, qui est le bureau régional de l’OMS en Amérique, organisait déjà une semaine dédiée à la promotion de la vaccination. Ainsi, en 2012, elle a célébré le 10e anniversaire de la semaine de la vaccination dans les Amériques et la première semaine de l’immunisation à Haïti. 95 % des enfants haïtiens ont été visés par deux vaccins notamment le vaccin contre la Poliomyélite et le vaccin contre la Rougeole. En 2013, c’est par l’introduction du vaccin anti-rota virus, responsable de la mort de 2 200 enfants haïtiens chaque année, que le pays a célébré la semaine mondiale de la vaccination. Toutefois le pays devait également faire face à une épidémie de choléra, importée par des casques bleus népalais, après le tremblement de terre de 2010, alors qu’aucun cas n’y avait été détecté depuis plus d’un siècle. Les Nations unies se sont fait tirer l’oreille pour reconnaitre les responsabilités de ses casques bleus.

Lors de cette édition 2024, l’OMS souhaite s’assurer que « les vaccins soient une priorité élevée pour les gouvernements dans tous les pays » ; plaider pour que « les vaccins soient une partie intégrante de la planification et des investissements en matière de soins de santé tout au long de la vie » ; veiller à ce que « les programmes de vaccination soient adéquatement financés et dotés de ressources dans tous les pays » ; accélérer la recherche et l’innovation qui « améliorent l’accès aux vaccins et leur soutien » ; exprimer « l’impact des vaccinations au niveau local, national et mondial ».

L’enquête de l’OMS vantant ses campagnes de vaccinations et soulignant les défis qui restent à relever

À l’occasion de cette édition 2024 de la semaine de la vaccination et des 50 ans du PEV, une étude dirigée par l’OMS a été publiée dans The Lancet, revue scientifique qui est la propriété du groupe d’édition scientifique Elsevier, détenu par la multinationale britannique RELX, dont les actionnaires sont les fonds de pension affiliées au FEM, Black Rock et Invesco, ainsi que The Vanguard Group qui est détenu en partie par Black Rock.

« La vaccination est la contribution la plus significative de toute intervention sanitaire pour garantir que les bébés non seulement célèbrent leur premier anniversaire mais continuent également de mener une vie saine à l’âge adulte », indique l’organisation onusienne dans un communiqué présentant son étude.

Selon l’OMS, au cours des cinquante dernières années, les efforts mondiaux de vaccination ont permis de sauver environ 154 millions de vies, dont 101 millions de nourrissons. Le vaccin contre la rougeole s’est avéré être le plus efficace, représentant 60% des vies sauvées par la vaccination. La lutte contre cette maladie continuera de jouer un rôle clé dans la réduction de la mortalité infantile à l’avenir, toujours d’après l’agence onusienne. L’étude souligne également que la vaccination a directement contribué à réduire de 40% la mortalité infantile à l’échelle mondiale et de plus de 50% dans la région africaine.

Le contre exemple Français

En France, pourtant, l’Observatoire régional de Santé a publiée en juin 2023 une étude qui s’inquiétait de l’augmentation de la mortalité infantile en France depuis une dizaine d’années. La région ile de France état particulièrement touchée avec avec 4,08 décès pour 1 000 naissances en 2020. Cette étude s’arrêtait à 2020 et les chiffres couvrant la période 2020-2022, celle de la crise sanitaire, n’avaient donc pas encore été étudiés. Or selon les chiffres de l’INSEE, le taux de mortalité infantile s’était encore aggravé durant la pandémie passant de 3,6 en 2020, à 3,7 en 2021, à 3,9 en 2022, à 4 en 2023, tandis que le taux de natalité s’est effondré, passant en dessous de dix pour mille.

L’OMS souhaite atteindre les 67 millions d’enfants qui n’ont pas été vaccinés durant la crise sanitaire

L’OMS affirme toutefois que « Ces gains en survie infantile soulignent l’importance de protéger les progrès en matière de vaccination dans chaque pays du monde et d’accélérer les efforts pour atteindre les 67 millions d’enfants qui n’ont pas reçu un ou plusieurs vaccins pendant les années pandémiques ».

L’étude souligne la nécessité de continuer à renforcer l’accès à la vaccination, précisant que lors du lancement du PEV en 1974, seulement 5% des nourrissons dans le monde avaient accès à la vaccination de routine, alors qu’aujourd’hui, ce taux est de 84%.

En dépit de ces progrès, les défis demeurent selon l’agence onusienne. Elle déplore que la pandémie de COVID-19 a interrompu la vaccination régulière, laissant 67 millions d’enfants sans accès aux vaccins essentiels. Elle affirme que les efforts pour rattraper ce retard sont cruciaux pour maintenir les acquis des dernières décennies.

C’est d’ailleurs le travaille sur lequel s’est engagé GAVI, l’alliance du vaccin dans le cadre du programme « The Big Catch Up » visant à rattraper les enfants qui ont échappé aux campagnes de vaccination durant la pandémie et du programme « Zéro dose » destiné à atteindre les enfants non vaccinés dans les zones de conflit ou déplacées, et de promouvoir la vaccination contre le VPH et la COVID-19.

Les cadres de l’OMS, de l’UNICEF et de la Fondation Bill & Melinda Gates veulent toujours plus vacciner

Selon le Directeur général de l’OMS et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Tedros Adhanom Ghebreyesus, « Les vaccins sont parmi les inventions les plus puissantes de l’histoire, rendant des maladies autrefois redoutées prévenables ». « Grâce aux vaccins, la variole a été éradiquée, la polio est sur le point de l’être, et avec le développement récent de vaccins contre des maladies comme le paludisme et le cancer du col de l’utérus, nous repoussons les frontières de la maladie. Avec des recherches, des investissements et des collaborations continues, nous pouvons sauver des millions de vies supplémentaires aujourd’hui et dans les 50 prochaines années. »

Le président du développement mondial à la Fondation Bill & Melinda Gates et contributeur du FEM, le Dr Chris Elias, affirme quant à lui qu’« En continuant à investir dans la vaccination, nous pouvons garantir que chaque enfant – et chaque personne – ait la chance de vivre une vie saine et productive. »

La directrice exécutive de l’UNICEF et contributrice du FEM, Catherine Russell, martèle que « Grâce aux vaccinations, plus d’enfants survivent et prospèrent après leur cinquième anniversaire qu’à tout autre moment de l’histoire ». Son agence est l’un des plus grands acheteurs de vaccins au monde et joue également un rôle crucial dans l’augmentation de la couverture vaccinale, notamment en atteignant les communautés éloignées et sous-desservies.

L’OMS conclut en soulignant que « La vaccination contre des maladies telles que le HPV, le paludisme, et le COVID-19, ainsi que la lutte contre des épidémies comme celles de choléra et d’Ebola, sont essentielles pour les décennies à venir ».

Laisser un commentaire