Le président américain et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Trump a mené un renvoi massif au sein de son administration, en renvoyant au moins 12 inspecteurs généraux des départements de la Défense, de l’Intérieur, de l’Énergie et d’autres agences clés. Cette décision préfigure-t-elle la mise en place d’un système totalitaire ou s’inscrit-elle dans les promesses du chef de l’Etat de s’attaquer à l’État profond ?
Dans ce qui est qualifié par certains de « purge en pleine nuit », Donald Trump a limogé les fonctionnaires responsables des audits, de la détection des fraudes et des abus au sein de son gouvernement. Ces inspecteurs généraux, souvent qualifiés de « chiens de garde », étaient chargés de mener des enquêtes sur les violations des lois, des règlements et des normes éthiques au sein des différentes agences fédérales. Ils avaient pour mission d’auditer les performances, les finances et les contrats des fonctionnaires de l’État. Cependant, ces mesures n’ont pas été sans controverse.
Les départements visés : des enjeux politiques majeurs
Les agences concernées par ces renvois comprennent des départements vitaux tels que la Défense, l’Intérieur, l’Énergie, ainsi que l’Agence de la protection de l’environnement. Certains s’inquiètent que cette purge soit liée à la volonté de Donald Trump de renforcer son programme, notamment en matière de climat et d’immigration, en réduisant l’influence de ceux chargés de superviser son action. La décision a également soulevé des inquiétudes concernant la transparence et l’intégrité de l’administration.
Des critiques grandissantes contre cette décision
Cette manœuvre a provoqué des réactions vives, notamment de la part de la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, proche du Forum économique mondial. Sur les réseaux sociaux, elle a qualifié cette purge de « démantèlement des contrôles du pouvoir » et d’ouverture vers « une corruption généralisée ». Pour Warren et de nombreux opposants, ces limogeages sont une tentative de Trump pour contourner les contrôles éthiques et administratifs et mettre en place un gouvernement plus facilement manipulable. De plus, plusieurs fonctionnaires concernés par ces limogeages avaient été nommés par Trump lui-même au cours de son premier mandat.
Un risque pour la démocratie ?
Durant la campagne présidentielle, plusieurs anciens conseillers de Trump, tels que le général John F. Kelly ou l’ex-conseiller à la sécurité nationale John Bolton, ont averti que le candidat représentait une menace sérieuse pour la démocratie. Ils affirmaient que Trump avait appris de ses erreurs du premier mandat et serait mieux préparé pour contourner les contre-pouvoirs lors d’un second mandat.
Le général Mark A. Milley, ancien chef d’état-major des armées, l’a décrit comme « fasciste jusqu’à la moelle », tandis que Kelly affirmait qu’il était prêt à utiliser l’armée pour museler ses opposants politiques. Les penchants nazis de Trump ont été rediscutés lors de son meeting au Madison Square à New York, lieu qui avait accueilli une réunion nazi durant la seconde guerre mondial.
The Lincoln Project, un groupe de pression politique aux États-Unis, créé à la fin de l’année 2019 par d’éminents membres du Parti républicain, dont le but avoué était de faire barrage à la réélection de Donald Trump, alertait également sur les propos de Trump qui avait exprimé son envie de devenir un dictateur. Durant la campagne a circulé la rumeur du « Projet 2025 », un agenda qui pousserait les Etats-unis vers une dictature menée par Trump, avec l’appuie de « 80 organisations conservatrices ».
Le président élu vant même son investiture, en exprimant son souhait de s’affranchir de l’approbation du Sénat pour nommer les membres clés de son administration.
Un projet de restructuration des agences fédérales
Toutefois ce que certains ont qualifié de « purge » s’inscrit dans une dynamique plus large initiée par Trump, qui a exprimé son désir de réduire l’influence de la bureaucratie gouvernementale et de sabrer dans les régulations qu’il juge excessives. En parallèle, Trump a nommé Elon Musk pour diriger une commission visant à restructurer les agences fédérales, bien que cette commission soit actuellement sous le coup de plusieurs recours judiciaires.
Le plan en dix points de Donald Trump pour démanteler l’État profond
Dans une ancienne vidéo publiée en 2023, Trump dévoilait un plan en dix points pour démanteler le « Deep State » et restaurer la démocratie américaine. Au cœur de sa stratégie se trouvait l’idée de renforcer le rôle du président, notamment en permettant à ce dernier de révoquer les « bureaucrates rebelles » qui entravent son programme. Trump s’engageait également à purger les agences de sécurité nationale et d’intelligence, qu’il considèrait corrompues, et à réformer les tribunaux FISA, qu’il jugeait défaillants dans leur gestion des mandats de surveillance.
Dans un souci de transparence, il envisageait la création d’une commission pour déclassifier les documents liés à la surveillance gouvernementale et dénoncer les abus du Deep State, que JFK avait condamné bien avant lui, avec les conséquences que l’on connait. La signature du décret visant à déclassifier les documents de la CIA sur l’Assassinat des frères Kennedy et de martin Luther King, pourrait aller dans ce sens. Trump entendait également mettre en place des mesures strictes pour limiter les fuites d’informations, accusant certains membres de l’administration de collaborer avec la presse pour diffuser de fausses nouvelles et miner la démocratie. Une information pas si conspirationniste que cela quand on sait que la CIA a infiltré les grands journaux à travers l’opération Mockingbird dès la fin des années 1940, comme cela fut révélé par la commission Church en 1975.
Une autre de ses propositions consistait à séparer physiquement les bureaux des inspecteurs généraux des départements qu’ils contrôlent afin de prévenir toute collusion avec le Deep State. Trump envisageait également de mener des audits indépendants des agences de renseignement pour éviter qu’elles ne s’immiscent dans la vie privée des citoyens.
Pour réduire la concentration de pouvoir à Washington, il souhaitait déplacer certaines agences fédérales hors de la capitale, afin de lutter contre la bureaucratie. Trump proposait également d’interdire les conflits d’intérêts dans les emplois privés et de limiter la durée des mandats des membres du Congrès à travers un amendement constitutionnel.
Les conséquences pour l’administration américaine
Alors que la Maison Blanche annonce une réorganisation profonde, il est encore incertain si ce que les opposants de Trump a qualifié de purge affectera la capacité du gouvernement à mener à bien ses missions essentielles, notamment en matière de sécurité nationale et de régulation environnementale. Les critiques soulignent que l’affaiblissement des inspecteurs généraux pourrait rendre plus difficile la détection des abus et des irrégularités au sein des administrations concernées. Ces partisans se réjouissent toutefois d’un potentiel coup fatal adressé à l’État profond.