La mort d’un jeune influenceur en détention au Kenya, après son arrestation pour un message critique envers la police, soulève une vague d’indignation à travers le pays. Ce décès ravive les craintes liées à la répression de la liberté d’expression dans un contexte politique déjà tendu.
Un jeune influenceur kényan, Albert Ojwang, est décédé en détention début juin 2025, quelques jours après son interpellation dans l’ouest du Kenya. Il avait été arrêté pour avoir publié un message en ligne dans lequel il critiquait un haut responsable de la police. Cette mort, jugée suspecte, a déclenché manifestations et indignation dans plusieurs villes du pays.
Mort en cellule après des critiques envers la police
Albert Ojwang avait été arrêté à la suite de la publication d’un contenu où il mettait en cause un dirigeant des forces de l’ordre kényanes. Le jeune homme, actif sur les réseaux sociaux, s’était fait remarquer par ses prises de position critiques à l’encontre des autorités. Selon les informations relayées par la presse kényane et les médias internationaux, il est décédé peu de temps après sa mise en détention, à l’intérieur même de sa cellule.
Les circonstances exactes de sa mort n’ont pas encore été pleinement éclaircies, mais son décès survient alors qu’il était en garde à vue. Cette situation a immédiatement suscité l’émoi parmi les défenseurs des droits humains, qui dénoncent une nouvelle atteinte grave à la liberté d’expression au Kenya.
Mobilisation populaire et dénonciation de la répression
À Nairobi comme dans plusieurs autres grandes villes, des manifestations ont éclaté après l’annonce de la mort d’Albert Ojwang. De nombreux citoyens, militants et membres de la société civile y voient une tentative d’intimidation à l’égard des voix critiques du pouvoir. Une vague de protestation s’est propagée sur les réseaux sociaux, où des messages de soutien à la famille du défunt et des appels à la justice ont fleuri sous des hashtags dédiés.
Human Rights Watch, Amnesty International ainsi que des ONG locales ont rapidement réagi. Ces organisations ont réclamé une enquête indépendante sur les conditions de la garde à vue et les causes précises du décès du jeune activiste. « Il est essentiel que les responsables rendent des comptes pour que de tels actes ne restent pas impunis », a souligné un représentant de l’organisation kényane Article 19, spécialisée dans la défense de la liberté d’expression.
Contexte de tensions croissantes
Ce drame intervient dans un contexte où les critiques envers la gestion gouvernementale sont de plus en plus surveillées. Ces derniers mois, plusieurs cas d’intimidations, d’arrestations ou de disparitions de blogueurs et d’influenceurs ont été rapportés dans le pays. Le gouvernement kényan est régulièrement accusé de restreindre la liberté des médias et de museler les voix dissidentes.
Albert Ojwang devient ainsi un symbole de cette tension croissante entre les autorités et la jeunesse numérique du pays, qui utilise massivement les réseaux sociaux pour revendiquer des droits, dénoncer des abus ou exiger des comptes aux dirigeants.
Une enquête interne a été annoncée par la police, mais peu de détails ont été livrés jusqu’à présent. La transparence de la procédure sera sans doute scrutée de près, tant au niveau national qu’international.
La mort d’Albert Ojwang place une nouvelle fois la question de la liberté d’expression au centre du débat public, dans un Kenya où les tensions entre société civile et pouvoir ne cessent de se renforcer.
Source : Courrier International