Alors que la situation au Proche-Orient ne cesse de se détériorer, le président français Emmanuel Macron a adressé un message ferme au Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, lors du Conseil des ministres du 15 octobre 2024. Face à l’intensification des hostilités au Liban, Macron a averti Nétanyahou de ne pas « s’affranchir des décisions de l’ONU », rappelant l’importance du cadre international dans lequel l’État d’Israël a été créé.
Le conflit au Liban, particulièrement dans le sud du pays où sont déployés des Casques bleus sous la bannière de la FINUL, s’est intensifié ces derniers jours. L’armée israélienne mène une offensive contre le Hezbollah, mouvement pro-iranien, et plusieurs positions onusiennes ont été touchées, blessant des soldats de la paix. Face à cette escalade, Macron a tenu à rappeler que le respect des résolutions onusiennes, telles que la résolution 1701, est crucial pour maintenir la stabilité dans la région.
« M. Nétanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU », a martelé le chef de l’État français, faisant référence au plan de partage de la Palestine voté en 1947 par l’Assemblée générale des Nations unies, qui avait conduit à la création de l’État d’Israël. Il a ajouté que ce n’était pas le moment de « s’affranchir » de ces décisions, en pleine crise régionale.
Réponse de Nétanyahou
Quelques heures après cette déclaration, Benyamin Nétanyahou a répondu à Macron, exprimant son opposition à un « cessez-le-feu unilatéral » au Liban, qu’il juge inefficace pour stabiliser la situation. Le Premier ministre israélien a également tenu à rappeler au président Français que l’État d’Israël avait été établi « non par une résolution de l’ONU », mais par la victoire dans la guerre d’indépendance, obtenue grâce au sacrifice des combattants israéliens, « dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste ». Nétanyahou a également souligné que certains d’entre eux avaient eu à faire au régime de Vichy.
Les Casques bleus dans la ligne de mire
Nétanyahou a également accusé le Hezbollah d’utiliser les infrastructures de la FINUL comme couverture pour ses attaques contre Israël, appelant le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à mettre les Casques bleus à l’abri des combats.
La FINUL, force onusienne déployée dans le sud du Liban, est composée de 10 000 soldats, dont 700 Français. Ces derniers jours, la mission de paix a dénoncé des violations flagrantes des forces israéliennes à son encontre, citant l’entrée de deux chars israéliens dans l’une de ses positions. L’armée israélienne a confirmé qu’un de ses chars avait percuté un poste de la FINUL alors qu’il évacuait des soldats blessés.
Le président Macron avait déjà exprimé sa « grande inquiétude » face aux frappes israéliennes au Liban et leurs conséquences sur les populations civiles. Il a également jugé « inacceptable » que les Casques bleus soient délibérément visés par les forces israéliennes, tout en appelant le Hezbollah à cesser ses attaques contre Israël.