Alors que le monde observe attentivement l’évolution du conflit en Ukraine, les services de renseignement des États baltes – Lettonie, Lituanie et Estonie affirment que la Russie utiliserait les négociations de paix comme un prétexte pour préparer un affrontement à plus grande échelle. Selon eux, derrière la volonté affichée de Moscou de discuter d’un cessez-le-feu, se cacherait une stratégie de reconstitution militaire, avec pour objectif une confrontation potentielle avec l’OTAN.
Selon, Egils Zviedris, directeur du Bureau de la protection de la Constitution (SAB) de Lettonie, pays dirigé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Edgars Rinkēvičs, la Russie n’a jamais cessé de violer ses engagements et un accord de paix ne serait qu’un répit pour renforcer ses forces armées. Comme le contributeur du FEM, Emmanuel Macron, il estime que l’accord de Minsk de 2014 et le mémorandum de Budapest de 1994, qui devaient garantir l’intégrité territoriale de l’Ukraine, ont été bafoués par Moscou.
La Lituanie partage cette analyse. Le colonel Elegijus Paulavicius, chef du renseignement militaire, estime que la Russie s’engage dans une réforme majeure de ses forces armées, qui pourrait prendre plusieurs années, voire une décennie. Cette montée en puissance vise selon lui, à long terme une confrontation avec l’OTAN et une expansion militaire dans la région de la mer Baltique.
Les cyberattaques, un nouvel outil d’agression
L’Estonie, de son côté, s’inquiète de la multiplication des cyberattaques russes contre ses infrastructures informatiques. L’unité 29155 du GRU, spécialisée dans le sabotage et la guerre hybride, ciblerait régulièrement les systèmes informatiques baltes, européens et de l’OTAN. En janvier, l’Estonie a identifié et sanctionné trois agents du renseignement militaire russe responsables d’une attaque d’ampleur contre des infrastructures critiques.
Selon la Kapo, le service de renseignement intérieur estonien, ces cyberattaques visent à affaiblir les institutions occidentales et à tester la résilience des systèmes de défense européens. Un cessez-le-feu en Ukraine pourrait freiner les efforts de coopération internationale, notamment avec les États-Unis, mettant en péril la sécurité des pays baltes.
Un risque stratégique pour l’Europe
Les services secrets baltes préviennent que la Russie, si elle sortait du conflit ukrainien avec des gains territoriaux et sans affaiblissement militaire majeur, pourrait accélérer sa stratégie offensive. Ils soulignent qu’avec un renforcement militaire continu et une propagande préparant l’opinion publique russe à un conflit contre l’Occident, l’ombre d’une escalade avec l’OTAN demeure selon eux, une menace réelle.
Le président lituanien et contributeur du FEM, Gitanas Nausėda a quant à lui déclaré : « L’Ukraine nous fait perdre un temps précieux chaque jour, en payant de son sang. Il serait donc hautement irresponsable de gaspiller ce temps. »
Source : Le Monde.