Après plus de vingt ans de travaux, l’Égypte s’apprête à inaugurer, le 1er novembre 2025, le Grand Musée égyptien (GEM), situé à Gizeh, à deux kilomètres seulement des célèbres pyramides. Présenté comme le plus grand musée du monde dédié à une seule civilisation, il devient le symbole de la puissance culturelle et politique du pays.
Dès l’entrée, les visiteurs seront accueillis par la majestueuse statue de Ramsès II, haute de 11 mètres et pesant 83 tonnes, pièce emblématique de ce lieu hors norme.
“L’Égypte sauvegarde son héritage, un patrimoine qui appartient à toute l’humanité”, déclare l’égyptologue Zahi Hawass, l’un des concepteurs du projet.
Toutankhamon, pièce maîtresse du musée
La véritable attraction du GEM sera l’exposition intégrale du trésor funéraire de Toutankhamon, avec 4 500 objets présentés dans deux salles monumentales — une première mondiale.
L’exposition promet de recréer l’expérience vécue par Howard Carter lors de la découverte du tombeau royal en 1922.
Un projet titanesque et coûteux
Conçu dès les années 1990 sous Hosni Moubarak, le projet a traversé révolutions, crises économiques et retards politiques avant de voir le jour.
Son coût total dépasse 3 milliards de dollars, dont 800 millions prêtés par le Japon.
Malgré son prix colossal, les autorités égyptiennes assument l’investissement :
“Un musée n’est pas une question d’argent. C’est une question de respect de sa propre histoire”, insiste Zahi Hawass.
Un levier stratégique pour le tourisme égyptien
Le Grand Musée égyptien est aussi un outil de relance du tourisme, secteur clé de l’économie nationale.
Avec 15 millions de visiteurs en 2024, l’Égypte espère doubler ce chiffre d’ici 2030, grâce à un ensemble de nouvelles infrastructures : hôtels de luxe, routes rénovées et aéroport international du Sphinx, inauguré en 2022, à 30 km du musée.
“Les touristes pourront visiter le musée, les pyramides et Saqqara en un seul voyage”, explique Hawass.
Entre prestige et pouvoir
Le GEM n’est pas seulement un projet culturel — c’est aussi une vitrine politique. Sous la présidence d’Abdel Fattah Al-Sissi, il incarne le renouveau d’une Égypte moderne qui veut faire dialoguer grandeur pharaonique et affirmation nationale.
Des quartiers entiers de Gizeh ont été réaménagés pour accueillir le flot de touristes attendu, parfois au prix d’expulsions d’habitants.
Une vitrine mondiale de l’Égypte moderne
Avec son design futuriste, ses laboratoires de conservation et ses 100 000 artefacts historiques, le Grand Musée égyptien est prêt à s’imposer comme l’un des plus grands musées du XXIᵉ siècle.
Il ambitionne de devenir non seulement le cœur battant du tourisme culturel égyptien, mais aussi un symbole du dialogue entre passé et modernité.