Sébastien Lecornu a dévoilé le nouvel exécutif dimanche soir qu’il présente comme un « gouvernement de mission » pour adopter le budget avant la fin de l’année. Si Lecornu peut s’appuyer sur des Républicains, malgré les consignes de leur parti, on ne peut pas dire que la gauche soit réellement représentée. La diversité évoquée par le premier ministre est essentiellement liée à de nouveaux visages venus de la société civile, comme Jean-Pierre Farandou ou Monique Barbot, respectivement ancien président de la SNCF et présidente du WWF-France.
Sébastien Lecornu, 39 ans, a présenté son équipe comme un « gouvernement de mission pour donner un budget à la France avant la fin de l’année », selon un message publié dimanche sur X. « Une seule chose compte : l’intérêt du pays », a-t-il insisté.
Le premier ministre indique sur X avoir choisi de nommer des femmes et des hommes qui « s’engagent dans ce gouvernement en toute liberté au-delà des intérêts personnels et partisans ». Gérald Darmanin a d’ailleurs annoncé se « mettre en congé de toute activité partisane », mettant en pause son mouvement Les Populaires.
Plusieurs personnalités reconduites et des transferts stratégiques
Si Gérald Darmanin reste garde des Sceaux, Jean-Noël Barrot conserve le ministère des Affaires étrangères, tandis que Roland Lescure et Amélie de Montchalin conservent respectivement l’Économie et les Comptes publics, avec la responsabilité de présenter le budget 2026.
Rachida Dati est maintenue à la Culture, Marina Ferrari aux Sports et Aurore Bergé à l’Égalité entre les femmes et les hommes. Catherine Vautrin quitte le Travail pour prendre la tête des Armées, succédant à Bruno Le Maire, qui n’aura occupé le poste que quelques heures.
Deux ministres Les Républicains, Philippe Tabarot (Transports) et Annie Genevard (Agriculture), sont reconduits malgré les consignes de leur parti. Naïma Moutchou prend le portefeuille des Outre-mer, tandis que Françoise Gatel (UDI) devient ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation. Philippe Baptiste revient à l’Enseignement supérieur et Maud Brégeon retrouve son rôle de porte-parole du gouvernement.
En revanche, plusieurs figures quittent l’exécutif : Bruno Retailleau (Intérieur), Manuel Valls (Outre-mer), Élisabeth Borne (Éducation nationale), Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique) et Éric Woerth (Aménagement du territoire).
Les nouveaux visages
Parmi les nouveaux visages, Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF, entre au gouvernement comme ministre du Travail et des Solidarités. À ses côtés, Monique Barbut, présidente du WWF-France et figure reconnue de la diplomatie environnementale, succède à Agnès Pannier-Runacher à la tête du ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature.
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, est nommé ministre de l’Intérieur, tandis que Serge Papin, ancien PDG du groupe coopératif Système U, prend la responsabilité des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et du Pouvoir d’achat. À l’Éducation nationale, Édouard Geffray, ancien directeur général de l’enseignement scolaire (Dgesco), succède à Élisabeth Borne, confirmant la volonté du Premier ministre de confier des portefeuilles clés à des profils issus de l’administration.
Côté politique, Laurent Panifous, député et président du groupe LIOT, devient ministre chargé des Relations avec le Parlement, un poste sensible dans le contexte de forte tension à l’Assemblée nationale. Stéphanie Rist, députée Renaissance et ancienne rapporteure du budget de la Sécurité sociale, prend en charge la Santé, les Familles, l’Autonomie et les Personnes handicapées.
Enfin, Vincent Jeanbrun, député LR du Val-de-Marne et maire de L’Haÿ-les-Roses, rejoint le gouvernement comme ministre de la Ville et du Logement. Cette nomination, aux côtés d’autres élus Les Républicains comme Rachida Dati (Culture) et Annie Genevard (Agriculture), provoque la colère de leur parti. Dans un communiqué, LR a annoncé leur exclusion immédiate, estimant qu’ils ne pouvaient « plus se réclamer des Républicains ».
Sources : Public Sénat, Service d’Information du Gouvernement.