You are currently viewing Le Danemark prend la présidence du Conseil de l’Union européenne, entre ambitions sécuritaires et transition verte
Mette Frederiksen, première ministre Danoise. Photo : @Gouvernement Finlandais.

Le Danemark prend la présidence du Conseil de l’Union européenne, entre ambitions sécuritaires et transition verte

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:EUROPE
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

Depuis le 1er juillet 2025, le Danemark a officiellement pris la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne. Six mois durant, le pays scandinave orientera les priorités de l’agenda européen, succédant à la Pologne qui occupait cette fonction depuis janvier.

Introduit par le traité de Lisbonne en 2009, le système de présidence tournante organise les travaux du Conseil en « trio ». Chaque trio, composé ici de la Pologne, du Danemark et de Chypre, élabore un programme commun sur dix-huit mois, tandis que chaque pays définit son propre plan d’action pour six mois. Pour Copenhague, cette responsabilité s’articulera autour de deux grands axes : renforcer la sécurité européenne et accélérer la transition écologique tout en stimulant la compétitivité du continent.

Sécurité, défense et autonomie stratégique au cœur des priorités

Dans un contexte international marqué par l’instabilité, la présidence danoise entend affirmer l’Union comme acteur de sécurité à part entière. Le gouvernement danois souhaite notamment renforcer l’industrie européenne de défense et mettre en œuvre le plan ReArm Europe, tout en approfondissant la coopération stratégique avec l’OTAN.

Au-delà de la défense militaire, la présidence veut également s’attaquer aux menaces hybrides et à la criminalité organisée transfrontalière. La maîtrise des frontières extérieures reste un sujet sensible, avec la mise en œuvre attendue du Pacte sur la migration et l’asile. Enfin, Copenhague ambitionne de défendre la démocratie européenne, en luttant contre la désinformation et en régulant les plateformes numériques, avec une attention particulière portée à la protection des jeunes.

L’élargissement de l’Union sera également une priorité, avec un engagement réaffirmé en faveur de l’adhésion future de l’Ukraine, de la Moldavie et des pays des Balkans occidentaux, alors que le contexte géopolitique redonne à cette question une acuité particulière.

Une transition verte conciliée avec la compétitivité économique

Le second pilier de la présidence danoise porte sur la transition écologique et énergétique, que le pays souhaite mener sans sacrifier la croissance européenne. À ce titre, le Danemark prévoit d’ouvrir les négociations sur le cadre financier pluriannuel post-2027 et de proposer un allègement des charges administratives pesant sur les entreprises comme sur les citoyens.

Dans cette logique, Copenhague défendra la création d’une union de l’épargne et de l’investissement pour mobiliser davantage de capitaux privés, tout en encourageant le développement des technologies critiques, telles que l’intelligence artificielle, la biotechnologie et l’informatique quantique. La définition d’un objectif climatique intermédiaire pour 2040, compatible avec la neutralité carbone de 2050, figure également parmi les priorités.

Enfin, la sécurité énergétique européenne sera au cœur des discussions, avec la volonté de garantir une production propre, abondante et abordable, tout en renforçant l’autonomie stratégique dans les secteurs du spatial, de l’énergie, des transports et des télécommunications.

Emploi, politique sociale et éducation : d’autres volets cruciaux

Outre la sécurité et la transition verte, la présidence danoise compte promouvoir un marché du travail plus compétitif et inclusif. Le Conseil « Emploi, politique sociale, santé et consommateurs » se penchera sur les conditions de travail décentes et l’adaptation des compétences aux évolutions du marché.

Côté éducation, la présidence danoise veut encourager la coopération européenne, notamment à travers une révision du cadre stratégique de l’enseignement et la préparation d’une nouvelle déclaration sur l’enseignement et la formation professionnels, dans le but de les rendre plus attractifs.

Avec ce programme dense, Copenhague affiche son ambition de consolider l’Union européenne face aux défis sécuritaires et environnementaux, tout en renforçant sa cohésion sociale et sa compétitivité sur la scène mondiale.

Laisser un commentaire