Le sénateur écologiste Yannick Jadot a été relaxé ce vendredi 6 juin par le tribunal correctionnel de Paris, après une plainte en diffamation déposée par TotalEnergies. Le groupe énergétique reprochait à l’ancien candidat à la présidentielle d’avoir déclaré en mars 2022 que Total était « complice de crimes de guerre » en raison de la poursuite de ses activités en Russie, peu après l’invasion de l’Ukraine par les forces armées de Vladimir Poutine.
Dans sa décision, la justice reconnaît que les propos de l’élu ne faisaient pas preuve de modération, mais estime qu’ils reposaient sur une « base factuelle suffisante » : la participation économique de TotalEnergies à l’industrie russe des hydrocarbures, notamment via le gaz naturel liquéfié (GNL), alimente indirectement le budget de l’État russe, et donc l’effort de guerre contre l’Ukraine.
Le tribunal souligne que Yannick Jadot s’inscrivait dans une critique relayée par de nombreuses ONG et figures politiques. Celles-ci affirment que les investissements du géant français en Russie — extraction, transport, importation — renforcent objectivement la capacité du Kremlin à mener ses opérations militaires, malgré les sanctions internationales.
Présent à l’audience, Yannick Jadot a salué la décision comme « une victoire pour la liberté d’expression », dénonçant les tentatives de TotalEnergies de faire taire ses opposants à travers ce qu’il qualifie de « procédure-bâillon ». Dans un communiqué, il appelle Emmanuel Macron à « exiger du groupe pétrolier son retrait immédiat de Russie », qu’il qualifie de « dictature coupable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité ».