You are currently viewing RDC : Kinshasa et le M23 entament des pourparlers sous médiation angolaise
Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo préisdent de RDC. Photo : @Quirinale.it

RDC : Kinshasa et le M23 entament des pourparlers sous médiation angolaise

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:MONDE
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

L’Angola a annoncé le lancement de « négociations directes » entre Kinshasa et le Mouvement du 23 mars (M23), marquant un tournant dans la gestion du conflit à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Une annonce qui intervient après une rencontre entre le président angolais Joao Lourenço et son homologue congolais Félix Tshisekedi à Luanda.

Jusqu’ici, Félix Tshisekedi refusait tout dialogue avec le M23, qu’il qualifie de « groupe terroriste ». Cependant, la médiation angolaise semble avoir permis une avancée. « La partie angolaise, en tant que médiatrice, prendra des contacts avec le M23 afin que des délégations de la RDC et du M23 puissent mener des négociations directes à Luanda dans les prochains jours », a précisé la présidence angolaise dans un communiqué.

Tina Salama, porte-parole du président congolais, a réagi avec prudence sur le réseau social X, affirmant que Kinshasa prenait « acte » de l’initiative angolaise, sans confirmer l’engagement du gouvernement à négocier directement avec le groupe armé.

Une crise persistante à l’est de la RDC

Depuis 2021, le M23, soutenu par environ 4 000 soldats rwandais selon des experts de l’ONU, a intensifié ses offensives, s’emparant de vastes territoires dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Après avoir pris Goma en janvier, puis Bukavu en février, le groupe armé contrôle désormais des zones stratégiques de l’est congolais.

Le Rwanda, accusé par Kinshasa de soutenir activement le M23 pour exploiter les richesses minières de la région, plaide depuis longtemps pour des discussions directes entre la RDC et le groupe rebelle. En revanche, Félix Tshisekedi s’était jusqu’alors fermement opposé à cette possibilité, refusant toute reconnaissance politique du M23.

Une escalade régionale redoutée

La situation en RDC a des implications régionales majeures. En décembre dernier, un sommet prévu à Luanda entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame, président rwandais et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial avait été annulé en raison du refus de Kinshasa d’accepter des pourparlers directs avec le M23, pourtant exigés par Kigali.

La communauté internationale peine à trouver une solution durable. En février, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), membres du FEM, avaient appelé à un « cessez-le-feu immédiat », confiant une mission de médiation à l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta, sans résultat tangible.

Selon les autorités congolaises, l’offensive du M23 aurait causé la mort de plus de 7 000 personnes depuis janvier, un bilan que l’Agence France-Presse (AFP) n’a pas pu vérifier de manière indépendante. En parallèle, Kinshasa a récemment placé une prime sur la tête des dirigeants du M23, intensifiant ainsi les tensions.

Une pression politique accrue

Outre les défis militaires et diplomatiques, Félix Tshisekedi fait face à des pressions internes. Son prédécesseur, Joseph Kabila, est récemment sorti de sa réserve pour critiquer sa gestion du conflit. Dans une interview au journal sud-africain Sunday Times, Kabila a affirmé que la situation sécuritaire en RDC s’était « proche de l’implosion » depuis l’arrivée au pouvoir de Tshisekedi en 2019.

Avec l’implication croissante de forces étrangères, notamment le Burundi et l’Ouganda, la crainte d’un embrasement régional se renforce. La médiation angolaise sera-t-elle suffisante pour inverser la dynamique du conflit et ramener la paix à l’est de la RDC ? Seul l’avenir le dira.

Source : Le Monde.

Laisser un commentaire